enthousiasme
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Du grec enthousiasis ou enthousiasmos, de theos, « dieu », et en, « dans ».
Philosophie Antique, Anthropologie
État de celui qui est « empli » par un dieu et qui, ainsi mis hors de lui, exprime ou révèle certaines vérités inaccessibles à la seule puissance rationnelle.
L'Ion de Platon peut être considéré comme la première critique philosophique de l'enthousiasme : divinement inspirés, les poètes et les devins n'ont pas eux-mêmes de connaissance sur ce qu'ils disent(1). Le même Platon, cependant, présente aussi l'enthousiasme comme l'état même du philosophe quand, la beauté sensible le faisant se ressouvenir des réalités intelligibles, il paraît hors de lui(2). C'est cet éloge du délire que retiendra le néoplatonisme(3), qui fera de l'enthousiasme une « connaissance supra-intellective » qui « met l'âme en liaison directe avec l'un »(4).
Sylvie Solère-Queval
Notes bibliographiques
- 1 ↑ Platon, Ion, 533 e-535 a, 542 a ; Apologie, 22 c.
- 2 ↑ Platon, Phèdre, 249 d-250 b.
- 3 ↑ Plotin, Ennéades, VI, 9, 11, 13.
- 4 ↑ Proclus, Trois études sur la providence, II, V, 31.
- Voir aussi : Brisson, L., « Du bon usage du dérèglement », in J.-P. Vernant et al., Divination et rationalité, pp. 220-248, Seuil, Paris, 1974.
- Dodds, E. R., les Grecs et l'irrationnel, chap. III, chap. VII, trad. M. Gibson, Aubier-Montaigne, Paris, 1965.
