appréhension

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


En allemand Auffassung de fassen, « saisir » ; « comprendre, concevoir, interpréter ».


Opération centrale chez Husserl, utilisée dans un autre contexte de sens mais de façon homologue par les psychologues.

Phénoménologie

1. Opération cognitive par laquelle un sujet s'approprie un objet. – 2. Chez Husserl(1) et (2), acte par lequel l'ego ou la conscience égoïque vise et atteint un objet qui lui est donné comme une unité de sens, qu'il s'agisse d'une perception, d'une imagination, d'un jugement, ou encore de l'expérience d'autrui.

Pour connaître, le sujet dispose d'un certain nombre d'actes par lesquels il appréhende la réalité objective ou intersubjective, voire le monde. C'est depuis la position ouverte par le premier volume des Idées directrices... en 1913, l'idéalisme transcendantal, que l'acte d'appréhension reçoit en tant qu'acte cognitif du sujet transcendantal son sens fort. Mais, dans un contexte plus réaliste, celui que défend par exemple R. Ingarden à la même époque, ou bien depuis le cadre des Recherches logiques, neutre métaphysiquement, l'acte d'appréhension se voit relativisé au profit de l'en soi du monde ou encore de la donation des objets eux-mêmes à la conscience.

Natalie Depraz

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Husserl, Recherches logiques, PUF, Paris, 1959-61-62.
  • 2 ↑ Husserl, Idées directrices...I, Gallimard, Paris, 1950.

→ acte, conception, imagination, intentionnalité, jugement, perception