anapodictique

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


De l'adjectif grec anapodeiktos, « indémontrable ».

Philosophie Antique

Se dit chez Aristote des prémisses des syllogismes, et chez les stoïciens d'un raisonnement valide par sa forme et qui ne peut pas être ramené à une forme plus simple.

Aristote qualifie d'anapodictiques (« indémontrables ») les prémisses premières et immédiates d'où part le syllogisme apodictique (« démonstratif »)(1). Il n'y a donc pas pour Aristote de syllogisme « anapodictique ». En revanche, il existe, pour les stoïciens(2), deux types de syllogismes, les indémontrables et ceux qui peuvent être analysés, c'est-à-dire ramenés aux indémontrables selon des règles de conversion (dites « thèmes »). Les indémontrables sont des raisonnements qui n'ont pas besoin d'être démontrés ni analysés parce qu'ils sont élémentaires et formellement valides. Chrysippe a répertorié cinq indémontrables fondamentaux :
Si p alors q, or p, donc q.
Si p alors q, or non q, donc non p.
Non à la fois p et q, or p, donc non q.
Ou p ou q, or p, donc non q.
Ou p ou q, or non p, donc q.

Ces formes de raisonnement sont valides et toujours en usage chez les logiciens contemporains. La première est appelée modus ponens dans la logique médiévale et « règle de détachement » dans le calcul propositionnel.

Jean-Baptiste Gourinat

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Aristote, Seconds Analytiques, I, 2, 71b27 ; 3, 72b20.
  • 2 ↑ Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres, VII, 78-81 ; et Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes, II, 157-158.

→ analytique, démonstration, stoïcisme