étiologie
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Du grec tardif aitiologia, d'aitia, « cause », et logos, « traité ».
Héritage aristotélicien, l'étude des causes se verra appliquée à la médecine à partir du xvie s. Soigner implique d'agir sur les effets, mais aussi et surtout sur les causes.
Philosophie des Sciences
En médecine, étude des causes des maladies.
Les sensualistes, comme Broussais (1772-1838), pour qui la maladie est le fruit d'une excitation amoindrie ou exagérée, ou d'une influence occasionnelle des milieux, n'accordent qu'une faible place à l'étude des causes pour expliquer une pathologie.
Les vitalistes, admettant la maladie comme réaction à un trouble de l'unité, de l'activité, de la spontanéité du corps vivant, font de l'étiologie un motto de leur philosophie naturelle, qui, comme le précise Bardiez (1734-1806), « a pour objet la recherche des causes des phénomènes de la nature, mais seulement en ce qu'elles peuvent être connues par l'expérience »(1).
Bernard (1813-1878) mesurera l'importance de l'étiologie dans l'élaboration d'un « déterminisme » des phénomènes physiologiques qu'il transfère au domaine de la pathologie.
Faisant du microbe la cause morbide, certains pasteuriens (fin xixe s.-début xxe s.) fondent certes l'étiologie microbienne, mais sombrent du même coup dans un « causalisme » excessif.
L'étiologie dans son sens contemporain englobe l'ensemble des facteurs pathogènes.
Cédric Crémière
Notes bibliographiques
- 1 ↑ Barthez, P.I., Nouveaux Éléments de la science de l'homme (1778), réédition augmentée, Goujon et Brunot, Paris, 1806, 2 vol.
