Steven Soderbergh
Cinéaste américain (Atlanta 1963).
Fils d’un professeur d’université (Louisiana State University), Steven Soderbergh tourne ses premiers films en Super 8 alors qu’il n’a que 13 ans. Après des études d’art durant lesquelles il bricole des films en 16 mm, il apprend le métier de monteur avant de se consacrer à l’écriture de scenarii. En 1985, son premier court métrage Yes : 9012 Live, captation d’un concert du groupe de rock Yes, lui vaut d’être nominé aux Grammy Awards. Ce succès lui permet de boucler un nouveau court métrage, Winston (1987), mais surtout de financer son premier long métrage écrit en quelques jours : Sexe, mensonges et vidéo (1989). Le film fait l’effet d’une bombe : il obtient la Palme d’or au festival de Cannes, qui sacre ainsi un jeune homme d’à peine 26 ans, une première.
Dès lors, tout en gardant son indépendance vis-à-vis du système hollywoodien, Soderbergh va alterner des films confidentiels à caractère expérimental (Kafka, 1991 ; King of the Hill, 1993 ; Gray’s Anatomy, 1996 ; Schizopolis, id. ; Full Frontal, 2002 ; Solaris, id., d’après le roman de Stanislaw Lem ; Bubble, 2005) et des œuvres grand public dont certaines connaîtront le succès critique et commercial (Hors d’atteinte, 1998 ; l’Anglais, 1999 ; Erin Brockovich, seule contre tous, 2000 ; Traffic, id., pour lequel le cinéaste reçoit l’Oscar du meilleur réalisateur ; Ocean’s Eleven, 2001 ; Ocean’s Twelve, 2004 ; The Good German, 2006 ; Ocean’s Thirteen, 2007). Dans cette seconde catégorie – où l’on retrouve le goût de l’auteur pour les répliques tirées au cordeau, un montage nerveux et une narration baroque – se plaît à défiler une pléiade d’acteurs américains de premier plan, de Jennifer Lopez à Brad Pitt, de Julia Roberts à Matt Damon, de Catherine Zeta-Jones à George Clooney.
Également producteur (Insomnia, Christopher Nolan, 2002 ; Confessions d’un homme dangereux, George Clooney, id. ; Syriana, Stephen Gaghan, 2005 ; Michael Clayton, Tony Gilroy, 2007), Steven Soderbergh a consacré un diptyque à Che Guevara à l’occasion du cinquantenaire de la révolution cubaine : Che – l’Argentin (2008) et Che – Guerrilla (id.). Benicio Del Toro a reçu, pour son rôle du révolutionnaire, le Prix d’interprétation masculine au festival de Cannes.