Jean Echenoz
Écrivain français (Orange 1947).
Fils d’un psychiatre et d’une amatrice de gravure, Jean Echenoz grandit dans le Sud de la France (Orange, Rodez, Digne-les-Bains), qu’il sillonne au gré des affectations professionnelles de son père. À Aix-en-Provence, où ce dernier prend la direction d’un hôpital psychiatrique, il se découvre une passion pour la littérature à la lecture d’Ubu roi, d’Alfred Jarry. Excluant de suivre des cours de lettres à l’université, il entame ensuite des études de sociologie et de génie civil.
Installé à Paris en 1970, Jean Echenoz vit de divers petits emplois. Pratiquant l’écriture sans discontinuer, nourri par les œuvres de Gustave Flaubert, de Raymond Queneau et de Jean-Patrick Manchette, dont il apprécie le travail de distanciation sur le style, il présente son premier roman aux éditeurs à l’âge de 32 ans. Tous refusent le manuscrit, excepté le directeur des Éditions de Minuit, Jérôme Lindon : le Méridien de Greenwich (1979), hommage au roman noir, reçoit le prix Fénéon.
La collaboration entre Echenoz et Lindon deviendra rapidement fructueuse : Cherokee (1983, adapté au cinéma par Pascal Ortega en 1991), dans lequel l’auteur pastiche le genre policier, est couronné par le prix Médicis.
Passionné par le jazz (dont ses phrases gardent le rythme) et le cinéma (dont il aime reprendre les techniques narratives), privilégiant les glissements imperceptibles du réel au fantastique au détriment de l'analyse psychologique, le romancier publie ensuite l’Équipée malaise (1987), qui parodie le roman d’aventure, l’Occupation des sols (1988), Lac (1989, Grand prix du roman de la Société des gens de lettres et premier Grand prix européen de littérature), qui renouvelle le roman d’espionnage, Nous trois (1992), les Grandes Blondes (1995, prix Novembre), Un an (1997, adapté au cinéma par Laurent Boulanger en 2006).
En 1999, il reçoit le prix Goncourt pour Je m’en vais.
Après Jérôme Lindon (2001), opuscule à la mémoire de son éditeur disparu, et Au piano (2003), il se plaît à revisiter le genre de la biographie, avec deux romans : Ravel (2006), sur le musicien Maurice Ravel, et Courir (2008), sur le coureur de fond Emil Zatopek.
Coscénariste des films le Rose et le Blanc (de Robert Pansard-Besson, 1982) et le Tueur assis (de Jean-André Pieschi, 1985), Jean Echenoz a également participé à la nouvelle traduction de la Bible parue aux éditions Bayard en 2001. En collaboration avec des spécialistes de l’hébreu, dont Pierre Debergé, il a ainsi notamment traduit les Livres des Maccabées.