Benyamin Netanyahou
Homme politique israélien (Tel-Aviv 1949).
Premier secrétaire de l'ambassade israélienne à Washington (1982-1984), il est ambassadeur d'Israël à l'ONU (1984-1986). Membre du Likoud, élu député à la Knesset en 1988, il est vice-ministre des Affaires étrangères (1988-1991) puis vice-ministre auprès du Premier ministre Yitzhak Shamir (1991-1992). En mars 1993, il prend la direction du Likoud.
1. L’accession au pouvoir
Devançant, lors des élections de mai 1996, le travailliste Shimon Peres, il est le premier chef de gouvernement israélien élu au suffrage universel direct (système abandonné après le scrutin de 2001) et forme un gouvernement nationaliste avec l'appui des religieux ultraorthodoxes. Lâché par son propre camp, la droite, qui lui reproche d'avoir signé l'accord de Wye Plantation (octobre 1998), et critiqué par la gauche, qui lui fait grief d'en avoir bloqué l'application, Benyamin Netanyahou est battu par le travailliste Ehoud Barak aux élections générales anticipées de mai 1999. Il abandonne alors la direction du Likoud.
Ministre des Affaires étrangères (2002-2003) puis ministre des Finances (2003) au sein du cabinet Sharon, il démissionne lorsque ce dernier met en œuvre le plan de désengagement unilatéral de Gaza, en août 2005, auquel il est opposé.
2. Chef de l’aile dure du Likoud
Peu après le départ d'Ariel Sharon pour fonder un nouveau parti de centre droit, Kadima (décembre 2005), B. Netanyahou prend la tête de l'aile dure du Likoud et se fait élire à sa présidence.
Affaibli par la création de Kadima, le Likoud n'arrive qu'en troisième position lors des élections législatives de 2006 et devient ainsi la principale force d'opposition. La revanche sonne en 2009 : avec 28 mandats, le chef du Likoud est en mesure, en s'appuyant sur la forte majorité de droite présente à la Knesset, de constituer, autour de son parti, un gouvernement incluant les formations de droite (Shas, Israël Beitenou, « Foyer juif », Judaïsme unifié de la Torah) mais aussi le parti travailliste jusqu'en janvier 2011.
Fort d’une popularité indéniable, il provoque en janvier 2013 de nouvelles élections qui, pourtant, ne donnent que 31 sièges au bloc Likoud-Israël Beitenou. Le succès politique du centre le pousse à former un gouvernement avec les partis Yesh Atid et Ha-Tnouah mais aussi avec le parti sioniste-religieux « Foyer juif ». L’agenda prioritaire du gouvernement est centré sur les questions intérieures : enrôlement des ultra-orthodoxes dans l’armée, budget de rigueur, question du logement.
De nouvelles élections anticipées en mars 2015 provoquées par la défection et le renvoi des ministres représentant Yesh Atid et Ha-Tnouah opposés à la ligne intransigeante du Premier ministre et du Likoud, se soldent par la victoire de la coalition de droite à laquelle participe le nouveau parti centriste Koulanou mais de laquelle se retire Israël Beitenou avant de s’y rallier en 2016-2018.
B. Netanyahou entame ainsi un quatrième mandat fragilisé par l’étroitesse de sa majorité (d’un seul siège) dans un contexte national et international marqué par un regain de la violence, la paralysie du processus de paix et des relations israélo-américaines au plus bas, en raison notamment de l’opposition du Premier ministre à l’accord international de Vienne de juillet 2015 sur le contrôle du programme nucléaire iranien.
La dénonciation de cet accord par le nouveau président américain Donald Trump, élu en novembre 2016, change la donne : les relations avec Washington sont alors resserrées comme l’illustrent le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan. Mais la situation politique intérieure s’avère très instable. Le Premier ministre doit ainsi recourir à trois élections anticipées entre avril 2019 et mars 2020 pour se maintenir au pouvoir.
Pour en savoir plus, voir l'article Israël : histoire.