Sganarelle

ou le Cocu imaginaire

Comédie en 1 acte et en vers de Molière (1660).

La femme de Sganarelle, bourgeois de Paris, se méprend en le voyant soutenir la jeune Célie évanouie. Les quiproquos s'enchaînent et manquent de créer l'irréparable – Célie acceptant par dépit de se soumettre au mariage arrangé par son père. Mais l'intervention décisive de la suivante de Célie dissipe les malentendus : cocus et amants inconstants n'étaient qu'imaginaires.

Cette comédie d'apparences trompeuses rencontre auprès des contemporains un succès au moins aussi grand que celui des Précieuses ridicules : du vivant de Molière, elle sera représentée à plus de 120 reprises. Elle présente plusieurs caractéristiques de la farce, notamment l'acte unique et le thème des disputes de couples, un sujet universel et non sujet à controverse.

C'est la deuxième apparition de Sganarelle, personnage qui permet à Molière de triompher en tant qu'acteur.

Morceaux choisis

Oui, son mari, vous dis-je, et mari très marri […].

(Scène IX, Sganarelle).

A-t-on mieux cru jamais être cocu que moi.
Vous voyez qu’en ce fait la plus forte apparence
Peut jeter dans l’esprit une fausse créance :
De cet exemple-ci, ressouvenez-vous bien,
Et quand vous verriez tout, ne croyez jamais rien.

(Scène XXV, Sganarelle).