les Précieuses ridicules
Comédie en 1 acte et en prose de Molière (1659) ; sa première création parisienne et son premier succès.
Rire des travers de ses contemporains
Magdelon et Cathos, deux jeunes bourgeoises fraîchement débarquées de province et désireuses de compter dans la société parisienne, ont refusé les demandes en mariage des jeunes seigneurs La Grange et Du Croisy. En effet, les deux prétendants, loin d'être de « beaux esprits », manquent cruellement de galanterie et ignorent tout des raffinements de la carte du Tendre. Elles sont flattées de l'attention d'un certain marquis de Mascarille et de son compère le vicomte de Jodelet, et tous quatre croient rivaliser d'élégance dans un divertissement impromptu. Mais elles comprennent finalement qu'elles ont été victimes d'une supercherie montée par leurs anciens prétendants dépités ; elles sont tombées sous le charme de vulgaires valets, nobles de pacotille.
Magdelon et Cathos sont ridicules, car elles ne sont que des caricatures de précieuses. Ce qu'elles prennent pour un raffinement verbal ne révèle que leur snobisme et leur conformisme.
Molière chef de troupe s'était donné pour la création de la pièce le rôle masculin principal, celui du marquis-valet Mascarille, et prenait le grand comédien Jodelet aux concurrents. Le succès de la pièce est considérable (elle est jouée plus de quarante fois, un record pour l'époque) et lui assure la faveur du jeune Louis XIV.
La farce satirique fait mouche. Molière trouve en cette pièce ses marques d'auteur, et s'impose sur la scène comique de son temps… et du nôtre.
Morceaux choisis
Vite, voiturez-nous ici les commodités de la conversation.
(Scène 9, Magdelon).
Mais de grâce, Monsieur, ne soyez pas inexorable à ce fauteuil qui vous tend les bras il y a un quart d'heure ; contentez un peu l'envie qu'il a de vous embrasser.
(Scène 9, Cathos).
Les gens de qualité savent tout sans avoir jamais rien appris.
(Scène 9, Mascarille).