Fidelio

Ludwig van Beethoven
Ludwig van Beethoven

Opéra en deux actes de Ludwig van Beethoven sur un livret de Jean-Nicolas Bouilly, revu par Sonnleitner et Treitschke (1re version, Vienne, 1805 ; 2e version, 1806 ; 3e version, 1814), primitivement appelé Léonore ou l'Amour conjugal.

Personnages

Don Fernando, ministre (basse)
Don Pizarro, gouverneur d’une prison d’État (baryton-basse)
Florestan, un prisonnier (ténor)
Léonore, son épouse, sous le nom de Fidelio (soprano)
Rocco, geôlier (basse)
Marzelline, sa fille, amoureuse de Fidelio (soprano)
Jacquino, concierge, amoureux de Marzelline (ténor)
Prisonniers, officiers, gardes, le peuple

Argument

Au premier acte, dans la cour intérieure d'une prison d’État espagnole, non loin de Séville, au xviiie s., Florestan a été mis au secret sur l'ordre de Don Pizarro, le féroce gouverneur. Pour le libérer, sa femme Léonore se travestit en homme, prend le nom de Fidelio et vient travailler à la prison. Marzelline, la fille du géolier Rocco, qui est courtisée par Jacquino, tombe amoureuse de Fidelio. Redoutant une visite du ministre Don Fernando, Don Pizarro ordonne à Rocco, qui refuse, de tuer Florestan. Le gouverneur devra le faire lui-même. Rocco se voit confier la tâche de creuser une tombe dans le cachot même de Florestan. Léonore obtient alors de Rocco qu’il laisse les prisonniers respirer et voir l’air libre. Mais Florestan n'est pas parmi eux, et Léonore supplie Rocco de l'accompagner dans le cachot secret.

Au second acte, Florestan pleure dans son cachot son destin mais accepte la volonté de Dieu. Quand Don Pizarro descend pour tuer Florestan, Léonore dévoile son identité, s’interpose entre son mari et le gouverneur et menace ce dernier de son pistolet. Tel un deus ex machina arrive le bon ministre Don Fernando qui libère Florestan.

Analyse

Unique opéra de Beethoven, Fidelio est un exemple du Singspiel, œuvre musicale mi-chantée, mi-parlée. À mi-chemin entre l'opéra et l'oratorio, c'est un exemple unique dans l'histoire de la musique. L'orchestre est conséquent pour l'époque : les cordes n'ont aucun répit et jouent sans cesse ; les vents sont tous présents, jusqu'au contrebasson et au piccolo; un timbalier est le seul percussionniste de l'œuvre et une trompette joue en coulisse.

Bien que le sujet, tiré d'un fait divers de la Révolution française, ait été situé dans l'Espagne du xviiie s., l'œuvre, par la puissance de la musique, atteint à la dimension du mythe par la double exaltation de la fidélité et de la résistance à l'oppression. Parmi les temps forts de la partition, on peut relever le chœur des prisonniers et l'air de Florestan. On retrouve aussi dans la composition des accents du final de la 9e symphonie et de son Ode à la joie.

Les ouvertures

Léonore est le titre qui désigne les ouvertures successives de Fidelio. La version de 1814, avec son titre définitif (Fidelio), fut pourvue d'une nouvelle ouverture, les précédentes conservant leur titre initial, puisqu'elles ne devaient plus désormais servir d'introduction à l'opéra.

Pour en savoir plus, voir l'article Léonore.