jeux Olympiques

Jeux Olympiques. Ce vase panathénaïque est donné comme prix au vainqueur des jeux des Panathénées.
Jeux Olympiques. Ce vase panathénaïque est donné comme prix au vainqueur des jeux des Panathénées.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Compétitions sportives qui se déroulent tous les quatre ans à Olympie.

Les jeux Olympiques, institués par Pélops après qu'il a vaincu à la course de chars le roi Œnomaos, dépassent tous les autres jeux en célébrité. Ils ont lieu tous les quatre ans (olympiade) à Olympie, ville d'Élide dans le Péloponnèse, en l'honneur de Zeus.

Voir aussi : Œnomaos

Les premiers sont célébrés en 776 av. J.-C. ; ils ne connaissent pas d'interruption jusqu'en 261 apr. J.-C. L'empereur Théodose les interdit en 391 apr. J.-C. Réservés à l'origine aux Éléens, ils sont ouverts par la suite à tous les Grecs d'origine, pour peu qu'ils soient de condition libre et qu'ils n'aient subi aucune condamnation infamante. Pendant tout le mois au cours duquel ont lieu les réjouissances, une trêve est décrétée. Cette fête attire chaque fois de quarante mille à cinquante mille personnes, prêtes à admirer les beaux athlètes qui tiennent en leurs muscles le triomphe de leur pays.

Les compétitions durent cinq jours ; la fête elle-même, six ou sept. Le premier est réservé aux sacrifices à Zeus et à Pélops ; le second au pentathle et à la course à pied ; le troisième au pancrace (combinaison de lutte et de pugilat) et à la lutte ; les jours suivants aux courses à pied, aux courses de chevaux, aux courses de chars ; le dernier (sixième ou septième) ont lieu la remise des prix, une procession solennelle et un festin.

Les athlètes combattent nus ; cette tradition trouve son origine dans l'anecdote suivante : l'un des lutteurs, sur le point de gagner, se voit aussitôt embarrassé dans son vêtement qui vient de glisser sur ses jambes ; son adversaire profite de la situation, le met facilement à terre et remporte la victoire. Ce règlement a pour conséquence de réserver le spectacle des jeux aux hommes. Et ce n'est pas là une plaisanterie puisque les contrevenantes encourent la mort. Elles sont jetées du Typaion, montagne escarpée entre Scillonte et Olympie. Pausanias rapporte l'histoire de Callipateira : son mari étant mort, elle se fait passer pour l'entraîneur de ses fils ; comme l'un d'eux vient de remporter la victoire, de joie elle saute par-dessus la barrière qui tient les entraîneurs à l'écart, et dans le mouvement révèle sa véritable nature. Elle n'est cependant pas condamnée parce que son père, ses frères et ses fils ont tous quelque victoire à leur actif. Mais on décide qu'à l'avenir les entraîneurs se présenteront nus eux aussi. Le même auteur cite également cette anecdote : Orsippos est le premier athlète à courir nu à Olympie ; pendant l'épreuve, il se débarrasse de son caleçon, imaginant qu'il courra plus vite sans. De fait, il termine premier. Valère Maxime cite, pour sa part, le cas de Phérénice : seule entre toutes les femmes, elle obtient la permission d'assister aux combats gymniques, parce que son fils Eucléos y dispute le prix ; elle est la fille d'un athlète vainqueur, et sœur de frères qui ont remporté la palme, ce qui explique l'honneur accordé.

Après les épreuves éliminatoires qui ont lieu dans leur ville, et avant leur admission, les athlètes s'engagent solennellement, sous serment, devant l'image de Zeus, à s'entraîner pendant dix mois et à ne commettre aucune action illégale, que ce soit contre l'ordre établi ou au cours de la compétition, pour gagner. Dans ce dernier cas, les amendes infligées aux fraudeurs servent à ériger des statues de Zeus.

Voir aussi : hellanodices

Le vainqueur reçoit une couronne d'olivier sauvage ornée de bandelettes, qui est posée sur sa tête par l'hellanodice. C'est à la suite d'un oracle rendu à Delphes que le roi Iphitos, lors de la sixième olympiade, décrète que le vainqueur recevra une couronne d'olivier. Sans doute, à l'origine, la récompense est-elle une feuille de palmier (palme). Ce prix paraît bien ridicule à nos yeux, et disproportionné eu égard à la célébrité, à l'éclat, à la magnificence de ces jeux qui déplacent une foule immense, venue de toute la Grèce et d'ailleurs. Mais, pour les Grecs, obtenir cette couronne sacrée est considéré comme le summum de la gloire, comme l'achèvement suprême du désir de chacun ; d'homme, l'athlète devient dieu. Son nom, celui de ses parents, celui de sa ville est proclamé au son des trompettes. Un banquet somptueux suit la victoire. Sa gloire rejaillit sur ses concitoyens qui lui élèvent des statues à Olympie et dans sa ville natale, frappent des monnaies à son effigie, rédigent des odes en son honneur et en celui de ses parents, de son souverain, de sa patrie, et pourvoient à sa subsistance jusqu'à la fin de ses jours... Mythologiquement, c'est Héraclès qui institue la couronne de laurier comme premier prix, parce que lui-même n'a jamais voulu recevoir aucune récompense pour tout ce qu'il a fait en faveur des hommes.

Plus qu'un spectacle religieux ou ludique, les jeux Olympiques sont le symbole de l'unité de la Grèce. Il faut également souligner l'importance que les Hellènes accordent à la santé physique ; avoir de bons athlètes n'est-il pas après tout synonyme d'avoir de bons guerriers ?

Variantes : L'institution des Jeux

I. Après avoir nettoyé les écuries d'Augias, Héraclès institue les jeux Olympiques et les consacre à Zeus. Le culte dorien efface celui de Pélops.

II. Héraclès institue les jeux Olympiques après avoir dompté le taureau de Crète.

III. L'institution des Jeux est due aux Dioscures, suivant les directives d'Héraclès.

IV. Iphitos fonde les jeux Olympiques.

V. Iphitos n'est pas à l'origine des Jeux ; il en est simplement le réorganisateur.

Voir aussi : Iphitos (Variante 2)

VI. D'après les Éléens, lorsque Cronos règne sur le ciel pendant l'Âge d'or, un temple lui est érigé à Olympie. Rhéa, qui veut sauver Zeus de l'appétit vorace de Cronos, le confie aux Dactyles de l'Ida de Crète (Courètes), qui viennent ensuite à Olympie. Ils se nomment Héraclès, Paionaios, Épimédès, Iasos et Idas. À l'occasion d'une course ludique entre eux, Héraclès, vainqueur, est couronné d'olivier sauvage. C'est à cet Héraclès de l'Ida qu'il revient d'avoir institué les fêtes olympiques ; il décrète qu'elles auront lieu tous les cinq ans, parce qu'ils sont cinq frères. On dit aussi que Zeus entre en compétition avec Cronos, qu'il vainc ; après quoi, il établit définitivement les règles. Ou encore qu'Apollon bat Hermès à la course et Ares à la boxe (cela montre une fois de plus combien Ares peut être un dieu dédaigné par les Grecs : battu dans son propre domaine par un joueur de lyre !).

Principaux articles du règlement aux jeux Olympiques

1. Sont exclus des jeux les esclaves et les barbares.

2. Sont encore exclus les repris de justice, les homicides, les sacrilèges, les particuliers ou les citoyens des États qui n'ont pas acquitté une amende.

3. Tous les concurrents doivent se faire inscrire à l'avance dans les délais légaux, accomplir au gymnase d'Élis le stage réglementaire et prêter serment.

4. Est déclaré hors concours quiconque arrive en retard.

5. Défense absolue aux femmes mariées de se montrer dans l'enceinte sacrée de l'Altis ou dans les champs de course pendant la grande fête.

6. Pendant les exercices du stade, les maîtres des concurrents sont parqués dans une enceinte voisine et doivent s'y tenir complètement nus.

7. Défense de tuer son adversaire, volontairement ou par mégarde, à la lutte ou au pugilat, sous peine de perdre le prix et d'encourir une amende.

8. Défense de pousser son adversaire, de recourir à aucune manœuvre déloyale.

9. Défense d'intimider son adversaire, de lui offrir de l'argent pour qu'il se laisse battre.

10. Est fouetté de verges quiconque cherche à corrompre ses juges.

11. Défense de manifester en public contre l'arrêt des juges.

12. Tout concurrent mécontent de la décision des Hellanodices peut en appeler au sénat olympique, et faire condamner les juges coupables, mais à ses risques et périls.

Laloux et Monceaux

Jeux Olympiques. Ce vase panathénaïque est donné comme prix au vainqueur des jeux des Panathénées.
Jeux Olympiques. Ce vase panathénaïque est donné comme prix au vainqueur des jeux des Panathénées.