Vesta

La déesse Vesta.
La déesse Vesta.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Grande divinité du panthéon romain, probablement d'origine indo-européenne.

Vesta est, dit-on, importée en Italie par Énée. En même temps que les images des Pénates, le héros troyen établit la déesse à Lavinium ; c'est ensuite le roi Numa Pompilius qui transfère Vesta à Rome et qui, le premier, fonde un sanctuaire servi par les vestales. Il lui donne la forme ronde, afin d'imiter, non la figure de la Terre, comme si elle désignait Vesta, mais celle de l'Univers, dont le milieu, suivant les pythagoriciens, est occupé par le feu, qu'ils appellent Vesta et l'Unité ; cela dit, il est plus vraisemblable qu'on bâtit le temple sur le modèle des maisons qu'on connaissait alors, en reproduisant la forme des cabanes rondes des populations italiques : les joncs sont remplacés par le marbre et le toit de chaume devient un dôme d'airain. Son culte est célébré pendant plus d'un millénaire, depuis Numa Pompilius jusqu'à l'empereur Théodose. Elle est invoquée à la fin de chaque prière. Si Ovide nie l'existence d'une statue de Vesta (« Tel un sot, longtemps j'ai cru qu'il existait des images de Vesta ; puis j'ai appris qu'il n'y en avait aucune sous la voûte de la coupole »), il est assuré qu'il en existait une dans le palais d'Auguste.

La protectrice

Elle est la déesse qui protège à la fois la cité et l'État d'une part, la vie domestique d'autre part.

Avant d'assumer leur charge, préteurs et consuls lui offrent des sacrifices. Vesta a un sanctuaire (aedes Vestae) dont l'entrée est interdite aux hommes. Situé dans le Forum, entre le Capitole et le Palatin, il a pour fonction de garantir la cohésion et l'entente entre les Romains, comme s'ils appartenaient à la même grande famille. À l'intérieur de ce sanctuaire, cabane de roseaux de forme ronde (ce qui le distingue des autres sanctuaires, ou templa), brûle un feu sacré qui matérialise la déesse et que surveillent étroitement des prêtresses vierges, les vestales. C'est en effet un funeste présage, pour l'État, si le feu vient à s'éteindre ; quand cela arrive, il n'est pas permis de le rallumer avec un feu ordinaire. On s'en procure un tout nouveau, en tirant du Soleil une flamme pure et sans aucun mélange. On emploie, à cet effet, un miroir concave en airain, composé de quatre triangles rectangles isocèles. Ce dispositif, exposé au soleil, réfléchit les rayons vers un centre commun, subtilise l'air et le divise : ils acquièrent ainsi, par la réflexion, la nature et l'activité du feu, et embrasent promptement les matières sèches et légères qu'on leur présente.

De la représentation de la déesse elle-même, des simulacres ont été faits, de manière qu'on ne puisse jamais emporter l'original et déstabiliser ainsi le culte.

Voir aussi : Hestia

Parallèlement, Vesta est honorée dans chaque maison, par l'intermédiaire du foyer qui, lui non plus, ne doit jamais s'éteindre. Il est le garant de la cohésion entre les membres de la famille.

À Rome, Vesta est honorée le 15 juin, journée pendant laquelle le temple est nettoyé et purifié ; la matinée est considérée dies nefastus ; l'après-midi, en revanche, une fois le fumier enlevé, est favorable aux entreprises. Le 1er mars, le feu sacré est rallumé solennellement. Du 7 au 14 juin ont lieu les Vestalia : c'est pieds nus que les prêtresses entrent dans le temple pour y prier et offrir de la nourriture ; des ânes, au cou orné de guirlandes de pain, font le tour de la cité ; on décore les moulins avec des fleurs.

Chez les Grecs, symbole de l'amour de la patrie, le feu sacré d'Hestia, fille de Cronos et de Rhéa, brûle dans toutes les cités. Les colons l'emmènent avec eux et allument d'autres feux dans les cités qu'ils fondent.

La déesse Vesta.
La déesse Vesta.