Polymestor

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Roi de la Chersonèse, presqu'île de Thrace.

Polymestor épouse Ilioné, l'une des filles du roi Priam, avec laquelle il a un enfant, Déipyle. Afin d'épargner à son plus jeune fils Polydoros les atrocités de la guerre de Troie, Priam le confie à sa fille et à son gendre. Ilioné prodigue à son petit frère les mêmes soins qu'à son fils, au point parfois que son mari ne les distingue pas. Lorsque Ilion est tombée, les Grecs demandent à Polymestor de tuer l'enfant de Priam. Le roi obéit, mais il se trompe de cible : il assassine Déipyle. Ilioné assassine ensuite son mari.

Après l'incendie de Troie, Énée s'est arrêté à l'embouchure de l'Hébros et y a fondé la ville d'Énus (Ainos). Ayant appris le crime de Polymestor, il quitte la Thrace.

Variantes

I. Priam, en même temps qu'il confie Polydoros à Polymestor, remet à ce dernier un trésor, destiné à assurer l'avenir de son fils. Cupide, Polymestor assassine l'enfant et jette son corps à la mer. Mais le courant ramène le corps sur la plage. Hécube le découvre et n'a de cesse que son fils soit vengé. Prétextant qu'elle a de l'or à lui remettre, elle approche Polymestor et, la colère et le chagrin décuplant ses forces, elle se rue sur lui et lui crève les yeux. Mais les sujet du roi se lancent à sa poursuite et lui jettent des pierres. De rage, elle tente de mordre l'un de ces cailloux ; c'est alors qu'elle devient chienne. Son malheur émeut non seulement les Troyens, mais aussi les Pélasges ennemis et les dieux.

II. Comme Ajax, le fils de Télamon, ravage la Chersonèse, Polymestor, ne se sentant pas de taille à l'affronter et désireux de s'attirer ses bonnes grâces, lui livre Polydoros.

III. Polymestor cède à l'appât du gain que lui offrent les Grecs.

Voir aussi : Polydoros, Hécube