Polydoros
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
1. Souverain de Thèbes.
Polydoros est le fils de Cadmos et d'Harmonie. Marié à Nyctéis, il a un fils, Labdacos, qui donne son nom aux Labdacides, personnages frappés par un destin cruel. Ses quatre sœurs s'appellent Autonoé, Agave, Sémélé, Ino.
2. Un des Épigones contre Thèbes.
Fils d'Hippomédon et d'Évanippé, la fille d'Élatos, Polydoros, après la mort de son père survenue au cours de la guerre des Sept Chefs contre Thèbes, s'engage aux côtés des Épigones pour la seconde expédition contre la cité.
Voir aussi : Hippomédon (Variante 1)
3. Fils de Priam.
Il existe plusieurs versions d'un même personnage nommé Polydoros, qui est le plus jeune des fils de Priam et de Laothoé (Iliade), ou de Priam et d'Hécube. Ausone lui a consacré une épitaphe : « Éloigne-toi, étranger, fuis ce myrte que tu ne connais pas : c'est une moisson de javelots qui a pris racine dans mon sang. Percé de traits, je restai enseveli sous mes propres débris, et ce tombeau est le second qui recouvre Polydorus. Le pieux Énée sait bien, et toi aussi, roi impie, que si le crime d'un Thrace écrase mon cadavre, le culte d'un Troyen lui donne un abri. »
Variantes
I. Polydoros, fils de Priam et de Laothoé fille d'Altès, est tué au cours de la guerre de Troie par Achille.
II. Fait prisonnier, Polydoros doit servir de monnaie d'échange contre Hélène. Devant le refus des Troyens, les Grecs le lapident.
III. Polydoros est capturé par les Grecs. Priam, pour obtenir la libération de son fils, offre à ses ennemis la (future) cité d'Antandros. Néanmoins les Grecs ne tiennent pas parole et lapident son fils.
IV. Ilioné, la sœur de Polydoros, épouse le Thrace Polymestor, à qui elle donne un enfant, Déipyle. Lorsque Priam pressent la chute prochaine de Troie et désirant que son plus jeune fils, Polydoros, soit épargné, il le confie à Ilioné. Celle-ci s'occupe si bien de l'enfant qu'elle fait croire à tous, y compris à son mari, qu'il est Déipyle ; quant à ce dernier, elle le fait passer pour Polydoros. Lorsque les Grecs somment Polymestor de tuer l'enfant de Priam, c'est Déipyle qui périt. Polydoros consulte l'oracle d'Apollon au sujet de ses parents ; il lui est répondu que sa patrie a été incendiée, son père tué, sa mère réduite en esclavage. Ne comprenant rien, il interroge Ilioné qu'il a toujours considéré comme sa mère ; sa sœur lui révèle la vérité puis, sur son conseil, il aveugle Polymestor et le tue.
V. Au tout début de la guerre de Troie, Priam, désirant éloigner son plus jeune fils du champ de bataille, le confie au roi Polymestor. Sage décision, si le père ne remettait également un fabuleux trésor destiné à assurer son avenir : car Polymestor, après la chute de Troie, se sentant à l'abri de toutes représailles, égorge Polydoros, jette son cadavre dans l'océan et s'empare des richesses. Hécube découvre le corps de son fils sur la plage où les courants l'ont amené. Elle décide de châtier le meurtrier dont l'identité ne fait pour elle aucun doute. Elle lui demande un entretien sous le prétexte de lui révéler la cachette d'un reste d'or à remettre à son fils. Poussé par la cupidité, le roi de la Chersonèse rejoint Hécube. Celle-ci, aidée par les matrones troyennes, captives comme elle des Grecs, tue ses deux enfants devant lui, puis lui arrache les yeux de ses propres mains. Mais les proches de Polymestor poursuivent Hécube et ses compagnes et les lapident.
Voir aussi : Hécube
Énée et ses compagnons découvrent la sépulture de Polydoros : sa voix, qui s'élève depuis le royaume des ombres, leur apprend la perfidie des Thraces qui l'ont assassiné ; elle révèle également qu'Énée et ses compagnons courent un réel danger s'ils demeurent dans la région. Après avoir donné à Polydoros de justes funérailles, les Troyens s'en vont.
