Perséphone

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Reine des Enfers.
Appelée Proserpine par les Romains, Perséphone, la « très redoutable », la « déesse au miel », est également connue sous le nom de Coré (« Jeune Fille »), notamment en Afrique, chaque fois que son mythe est lié à celui de sa mère.
Ravie par Hadès
Fille de Zeus et de Déméter selon la tradition la plus répandue, Perséphone passe également pour avoir été le fruit des amours de Déméter et de Poséidon, de Zeus et de Styx. Elle est la reine des Enfers, mariée à Hadès ; de cette union, selon certaines sources, naissent les Érinyes.
À l'insu de Déméter, Zeus promet la main de Coré à Hadès. Un jour que la jeune fille cueille des violettes dans les prairies d'Enna, en Sicile, Hadès, inspiré par Aphrodite, surgit des entrailles de la terre, s'empare de Coré et l'emmène sur son char dans son royaume souterrain, malgré les tentatives désespérées de la nymphe Cyané pour s'opposer au rapt. Les cris alertent Déméter et Hécate. Neuf jours et neuf nuits durant, elles cherchent la fille. Le dixième, toutes deux se rendent auprès d'Hélios, sentinelle des hommes et des dieux. Pris de pitié devant un tel désespoir, Hélios révèle la vérité, ajoutant qu'au bout du compte Hadès n'est pas un si mauvais parti pour Coré. Déméter, par vengeance, laisse les champs terrestres à l'abandon. Poussé dans ses derniers retranchements, Zeus dépêche alors Hennés auprès d'Hadès pour qu'il consente à rendre Coré à sa mère. Hadès n'y voit aucun inconvénient mais, hélas ! Perséphone a croqué des grains de grenade, peut-être à la suite d'une ruse d'Hadès lui-même : avoir goûté à la nourriture des morts lui interdit tout retour parmi les Vivants.
Voir aussi : Ascalaphos (Variante 2)
Il faut donc trouver un compromis. Zeus décrète que Perséphone passera les deux tiers de l'année avec sa mère, le tiers restant avec son époux (peut-être six mois et six mois). Le mythe de Perséphone symbolise les semences des céréales qui, sous terre, remontent vers la lumière lors de la germination.
Non loin de l'« antre » de Nysa, par où, selon une version, a lieu l'enlèvement, Hadès et Coré ont un bois consacré et un temple qui attirent un grand nombre de malades convaincus de l'efficacité des prescriptions médicales des deux divinités.
Chez les Romains, Proserpine, identifiée avec libéra, la fille de Cérès, est vénérée sur le mont Aventin. Associée aux Moires et aux Ilithyies, elle a également un culte, aux côtés de Dis Pater, dans l'autel souterrain du Tarentum.
Variante
Le lieu de l'enlèvement de Perséphone par Hadès est variable : après Enna et la plaine de Nysa, on cite Éleusis, Lerne, Hermione, Paros, etc.
L'antre de Coré
Naturellement, c'est à qui viendra se loger le plus près de l'antre. Certains prêtres connus pour avoir l'habitude de ces sortes de consultations reçoivent des pensionnaires. En général les prêtres vont dormir dans l'antre au lieu et place des malades, et reviennent ensuite prescrire à ceux-ci un traitement d'après les songes qu'ils ont eus. Ce sont eux aussi que les malades chargent d'invoquer les dieux en leur nom, à l'effet d'obtenir leur guérison. Mais parfois ils mènent les malades mêmes dans l'antre, et les y installent en leur recommandant de rester là immobiles, comme bêtes tapies au fond de leur tanière, sans prendre de nourriture, et cela durant plusieurs jours. Enfin, dans d'autres cas, où les malades pourraient interpréter eux-mêmes les songes qui les ont visités, le prestige attaché à cette qualité de prêtre fait que les malades aiment encore mieux se faire initier par eux à la pensée mystérieuse de la divinité et n'agir que d'après leurs conseils. Le lieu, du reste, passe pour être interdit aux profanes, et il y aurait danger de mort, paraît-il, à y pénétrer [sans avoir été initié].
Strabon

