Mercure

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Divinité, probablement italique, du commerce.
Le nom même de Mercure vient du mot latin merces évoquant le « trafic des marchandises ». Fils de Maia, la fille d'Atlas, à laquelle il est associé dans la plupart des calendriers, et de Jupiter, Mercure, malgré la popularité dont il jouit, n'a pas de flamine ni de prêtre. Toutefois, un temple lui est érigé sur l'Aventin, non loin de celui de la triade Cérès-Liber-Libera, en 495 av. J.-C., date à laquelle son culte est introduit à Rome. Sa fête tombe le 15 mai, que célèbrent principalement les marchands ; elle atteint son paroxysme près de la porte Capène où une fontaine, consacrée à la divinité, fait jaillir une eau dont on dit qu'elle a des propriétés magiques. Le négociant vient y faire ses ablutions ; il s'asperge avec l'eau et, tout en y trempant une branche de laurier, il demande pardon pour ses fautes passées ; il demande que ses affaires prospèrent.
Mercure passe pour avoir inventé la lyre ; aussi se montre-t-il l'ami des poètes. Après la bataille de Philippes (octobre 42 av. J.-C.) qui cause tant de morts parmi les Romains, Horace, sain et sauf, remercie Mercure de lui avoir sauvé la vie.
Le jour de Mercure est le mercredi. À ce titre, Tacite identifie Mercure avec le dieu scandinave Odin de la mythologie scandinave, qui a également donné son nom à ce jour de la semaine et dont l'une des attributions est de veiller sur le chargement et le déchargement des marchandises. Quant aux Germains, le même auteur écrit que de tous leurs dieux, celui qu'ils honorent le plus est Mercure et ils ne craignent pas, à certains jours, de lui immoler des victimes humaines. Et pour ce qui est des Gaulois, César mentionnent qu'ils adorent principalement Mercure, comme l'inventeur des arts et le patron des voyageurs et des marchands et lui élèvent de très nombreuses statues. Après lui, les dieux les plus révérés sont Apollon, Jupiter, Mars, Minerve.
Zénodore sculpte, dans le bronze, une statue colossale de Mercure pour le temple des Arvernes.
Mercure, « cher aux dieux d'en haut et à ceux d'en bas » est par la suite identifié à l'Hermès des Grecs, dont il prend les attributs.
Voir aussi : Hermès
À Mercure
Mercure, éloquent petit-fils d'Atlas, toi qui eus l'art d'adoucir par ta voix et d'embellir par l'habitude de la palestre les premiers hommes au caractère sauvage, je veux te chanter, messager du grand Jupiter et des dieux, père de la lyre courbée, habile à cacher tout ce que tu t'es amusé à dérober. C'est toi qui, par ruse, as enlevé jadis ses bœufs à Apollon ; tu étais tout jeune, et il prenait une voix menaçante pour t'effrayer, si tu ne les lui rendais pas ; mais il se mit à rire quand tu lui dérobas son carquois. C'est toi qui conduisais le riche Priam quand, au sortir d'Ilion, il réussit à tromper l'attention des Atrides orgueilleux et échappa aux feux de garde des Thessaliens et au camp des ennemis de Troie. C'est toi qui mènes dans les demeures des bienheureux les âmes pieuses et qui, de ta verge d'or, rassembles leur troupe légère : tu es cher aux dieux d'en haut et à ceux d'en bas.
Horace