Mater Matuta

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Déesse du matin, de l'aurore.

Mater Matuta, vieille divinité italique d'origine osque, est la protectrice de la maternité, du premier mariage et, de façon plus générale, de ce qui vient au monde. À Rome, les Matralia, que célèbrent les matrones, lui sont consacrées le 11 juin. Servius Tullius lui édifie un temple au Forum Boarium ; détruit en 509 av. J.-C., il est reconstruit par Camille, après la chute de Véies en 396 av. J.-C. À l'article « Matuta », Festus écrit que les Romains donnent à cette déesse le nom de « mère », en raison de sa bonté ; ils disent maturus ce qui est « bon à l'usage », appellent mane le commencement du jour, et manes les dieux infernaux, afin de se les rendre favorables en les invoquant par des supplications ; et, dans les chant des saliens, cerus manus signifie « bon créateur ».

Mater Matuta est assimilée à la Leucothée des Grecs (Ino, fille de Cadmos) et l'Albunea des Latins. Les légendes et les rites se confondent. Les femmes font entrer une servante dans l'enceinte du temple, la fouettent de verges puis l'expulsent ; lors de la cérémonie, ce sont leurs neveux et leurs nièces qu'elles portent dans leurs bras et honorent, et non leurs propres enfants : ce rituel évoque le soin avec lequel Ino s'est occupée de l'enfant Dionysos et les malheurs qu'elle a endurés dans sa propre famille, à cause des liaisons qu'entretenait son mari avec une esclave.

Voir aussi : Leucothée, Ino

En 378 av. J.-C., comme ils mettent à sac la ville de Satricum, les Latins n'osent toucher à l'édifice de la déesse, car une voix terrifiante, jaillie du temple, les menace de représailles épouvantables s'ils ne s'éloignent pas.

En 213 av. J.-C., un incendie ravage le cœur de la ville de Rome, de l'Aventin au Capitole, détruisant les temples de Fortuna et de Mater Matuta situés près du Forum Boarium.