Hellé

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Noyée et divinité marine.
Afin de mettre un terme à la sécheresse qui s'est abattue sur la région, l'oracle conseille de sacrifier les enfants d'Athamas et de Néphélé, Phrixos et Hellé. Mais ceux-ci parviennent à s'échapper par les airs, grâce au bélier à la Toison d'or, don d'Hermès, peut-être d'Héra. Seulement, au-dessus de la mer, entre Sigée et la Chersonèse, Hellé tombe dans le détroit : elle lui donne son nom, l'Hellespont. Son frère, Phrixos, atteint sain et sauf la Colchide, où il reçoit l'hospitalité du roi Éétès. Hellé, divinité marine, devient l'amante de Poséidon et met au monde un enfant, Péon (ou Édonos).
Variante
Phrixos et Hellé s'embarquent sur un vaisseau dont la proue porte la tête d'un bélier. La jeune fille, incommodée par les mouvements du navire et prise de nausées, s'approche du bord et tombe dans la mer.
Voir aussi : Phrixos
Sur Hellé
neptune. Que le détroit où cette jeune fille est tombée s'appelle désormais Hellespont ; et vous, Néréides, prenez son corps et portez-le en Troade, pour qu'il y soit enseveli par les habitants.
amphitrite. Permets plutôt, Neptune, qu'elle ait pour tombe la mer à laquelle elle donne son nom ; nous sommes touchés des maux que lui a fait souffrir sa marâtre.
neptune. Cela ne se peut, Amphitrite ; il ne serait pas convenable, qu'elle demeurât ainsi couchée à l'aventure sur le sable ; il faut, comme je l'ai dit, qu'elle soit ensevelie en Troade ou dans la Chersonèse. Et puis ce sera pour elle une assez grande consolation de voir bientôt Ino souffrant ce qu'elle a souffert, poursuivie par Athamas, et forcée de se jeter dans la mer, du haut des rochers que le Cithéron étend jusqu'aux flots, en tenant son fils entre ses bras.
amphitrite. Mais il faudra aussi sauver cette Ino, en considération de Bacchus dont elle a été la nourrice.
neptune. Sauver une femme si méchante ? Cependant il ne faut pas, Amphitrite, désobliger Bacchus.
une néréide. Mais comment Hellé est-elle tombée de son bélier, tandis que son frère Phrixus poursuit sans danger sa route ?
neptune. C'est tout simple ; il est jeune et capable de résister à la rapidité des mouvements. Celle-ci, peu accoutumée au galop de cette étrange monture, et s'étant mise à regarder l'abîme béant au-dessous d'elle, fut troublée et saisie d'effroi ; la rapidité de la course lui donna le vertige, elle lâcha les cornes du bélier, auxquelles elle s'était tenue jusque-là, et tomba dans les flots.
la néréide. Néphélé, sa mère, n'aurait-elle pas dû lui prêter secours dans sa chute ?
neptune. C'est vrai ; mais le destin est plus puissant que Néphélé.
Lucien

