Eurydice

Orphée et Eurydice, et à gauche Hermès.
Orphée et Eurydice, et à gauche Hermès.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

1. Nymphe dont le mythe est lié à celui d'Orphée dont elle est l'épouse.

Alors qu'elle fuit les avances du jeune apiculteur Aristée, Eurydice est mordue par un serpent d'eau. Orphée descend aux Enfers afin d'en ramener sa bien-aimée. Sa voix est si mélodieuse qu'elle ravit les puissances infernales, lesquelles l'autorisent à retourner vers le monde des vivants avec Eurydice, mais à deux conditions : Orphée ne doit ni regarder sa femme ni lui parler. Mais Orphée néglige les recommandations : il s'arrête, se retourne... et perd Eurydice à tout jamais.

Voir aussi : Aristée, Orphée

2. Épouse du roi de Némée Lycurgue, mère d'Opheltès-Archémoros.

Opheltès périt, victime d'un serpent, à cause de la négligence d'Hypsipyle, sa nourrice. Grande est la douleur d'Eurydice qui ne pardonne pas à la fille de Thoas ; mais les deux enfants d'Hypsipyle, Eunéos et Thoas, délivrent leur mère dont ils se sont fait reconnaître grâce à un cep d'or, signe de leur race.

Voir aussi : Hypsipyle, Thoas

3. Ancêtre de Persée.

Eurydice, fille de Lacédémon, épouse Acrisios qu'elle rend père de Danaé mère de Persée.

Comment Orphée perd Eurydice

Enfin il revenait triomphant du trépas :

sans voir sa tendre amante, il précédait ses pas ;

Proserpine à ce prix couronnait sa tendresse :

soudain ce faible amant, dans un instant d'ivresse,

suivit imprudemment l'ardeur qui l'entraînait,

bien digne de pardon, si l'enfer pardonnait !

presque aux portes du jour, troublé, hors de lui-même,

il s'arrête, il se tourne... il revoit ce qu'il aime !

C'en est fait ; un coup d'œil a détruit son bonheur ;

le barbare Pluton révoque sa faveur,

et des enfers, charmés de ressaisir leur proie,

trois fois le gouffre avare en retentit de joie.

Eurydice s'écrie : « ô destin rigoureux !

Hélas ! Quel dieu cruel nous a perdus tous deux ?

Quelle fureur ! Voilà qu'au ténébreux abîme

le barbare destin rappelle sa victime.

Adieu ; déjà je sens dans un nuage épais

nager mes yeux éteints, et fermés pour jamais.

Adieu, mon cher Orphée ! Eurydice expirante

en vain te cherche encor de sa main défaillante ;

l'horrible mort, jetant un voile autour de moi,

m'entraîne loin du jour, hélas ! Et loin de toi. »

Elle dit, et soudain dans les airs s'évapore.

Orphée en vain l'appelle, en vain la suit encore,

il n'embrasse qu'une ombre ; et l'horrible nocher

de ces bords désormais lui défend d'approcher.

Virgile

Orphée et Eurydice, et à gauche Hermès.
Orphée et Eurydice, et à gauche Hermès.