Esculape

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Dieu de la médecine chez les Romains, équivalent d'Asclépios, fils de Coronis et d'Apollon, pour les Grecs.

N'attendant plus rien de l'art des mortels, mais plein d'espérance dans la puissance divine, j'ai quitté la populeuse Athènes et je suis venu dans ton temple, Esculape. Là, j'ai été guéri d'une blessure que j'avais à la tête depuis un an, dans l'espace de trois mois.

Depuis trois ans, une pestilentia désole Rome. Pour enrayer le fléau, les prêtres consultent les Livres sibyllins ; ils indiquent qu'il faut faire venir Esculape d'Épidaure. Une délégation y est donc dépêchée. Les habitants accueillent ses membres avec bienveillance et les introduisent dans le temple d'Asclépios, en les invitant à prendre ce qu'il leur paraît utile à l'éradication du fléau. Le dieu lui-même semble consentir à son départ, puisque son serpent, qu'on vénère à l'égal du dieu lui-même, après avoir parcouru la ville, monte sur le navire des Romains, où il s'endort. Les Romains, que conduit Quintus Ogulnius, mettent à la voile jusqu'à Antium. Le serpent descend de la trirème et se rend dans le temple d'Apollon, où il demeure trois jours. Après quoi, il remonte dans le navire en route vers Rome. Un sanctuaire est consacré à Esculape sur une île du Tibre, en 291 av. J.-C., là où le dieu lui-même choisit de séjourner. L'épidémie a été enrayée. Ainsi, l'île Tibérine peut être appelée l'« île d'Esculape ». Festus précise que l'on a construit dans l'île Tibérine un temple en l'honneur d'Esculape, parce que c'est surtout par l'eau que les médecins soignent les malades. On dit qu'un dragon est commis à sa garde : cet animal, en effet, est très vigilant ; et la vigilance est très propre à affermir la santé d'un malade. On entretient aussi dans ce temple des chiens, parce qu'Esculape a été nourri des mamelles d'une chienne. On lui donne un bâton noueux comme symbole de la difficulté de son art. Il est couronné de laurier, parce que les feuilles de cet arbre entrent dans la composition d'un grand nombre de remèdes. On lui immole des poules.

Esculape possède un bois sacré ; Turullius, lieutenant d'Antoine, qui a besoin de bois pour construire des navires, coupe une grande quantité de ces arbres sacrés. Quand il est exécuté sur l'ordre d'Octave, sa mort retentit comme une vengeance d'Apollon pour l'injure faite à son fils.

Voir aussi : Asclépios