Destin

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

[Clytemnestre s'apprêtant à recevoir Agamemnon :] Qu'il entre, avec les honneurs qui lui sont dus, dans ce palais, où l'on ne comptait plus le revoir. Pour le reste, mes soins ne s'endormiront point, et secondés, par les dieux, accompliront ce qui est juste et ce qu'a voulu le Destin.

[Calliope, cherchant à consoler Thétis dont le fils Achille est condamné à périr devant Troie :] Inutilement vous plaindriez-vous de la rigueur du destin, ses lois s'étendent sur tous les habitants de la terre qu'il épargne ou qu'il immole à son gré. [...] Les dieux eux-mêmes ne sauraient changer cet arrêt.

Ces extraits, que l'on pourrait multiplier, montrent combien le sort réservé à chacun – l'heure de la mort – est inéluctable. Les dieux eux-mêmes sont soumis au Destin. Moira chez les Grecs, Fatum chez les Romains, le Destin, qui n'est à l'origine qu'une divinité, a fini par se scinder en trois entités : Atropos, Clotho, Lachésis (Moires) ; Nona, Décima et Morta (Parques). Probablement trop rigide, trop inexorable pour les uns et les autres, cette idée du Destin s'est quelque peu tempérée au cours des siècles. Les Grecs vénèrent alors Tychê, les Romains Fortuna. Ces deux divinités, aux arrêts malgré tout inévitables, ne sont plus reliées de façon aussi systématique à l'idée de la mort. Elles désignent ce qui doit arriver, bon ou mauvais. Elles correspondent plutôt au hasard.

Voir aussi : Fortuna