Bacchus

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Divinité romaine de la vigne et du vin, et aussi de la débauche.
Aux satyres buveurs de vin doux, à Bacchus qui planta la vigne, Héronax, comme prémices de ses jeunes vignes et de ses trois vignobles, a consacré ces trois jarres remplies du vin de la première récolte. Dans les libations que nous allons faire suivant les rites aux satyres ou à Bacchus, buvons plus que les satyres.
S'il n'est pas un dieu mineur, le « dieu de la nuit » n'a cependant pas, pour les Romains, l'importance qu'accordent les Grecs à Dionysos. Horace, cependant, l'invoque avec beaucoup de lyrisme dans ses odes. Les fêtes des Vinalia, qui ont lieu en avril et en août, lui sont consacrées.
Voir aussi : Dionysos, Bacchanales, Bacchantes
Hymne à Bacchus
J'ai vu, – vous pouvez me croire, races futures, – j'ai vu Bacchus enseigner ses hymnes sur les montagnes écartées ; j'ai vu les nymphes apprendre ces chants ; j'ai vu les oreilles dressées des satyres aux pieds de chèvre. Évoé ! mon cœur vient de trembler à cette vue ; mais la joie se mêle à l'effroi dans ma poitrine, toute pleine de Bacchus. Évoé ! épargne-moi, Liber, épargne-moi, ne m'épouvante pas des coups de ton thyrse. Tu me permets de chanter la fureur infatigable des Thyades, les fontaines de vin, les abondants ruisseaux de lait, et de dire à mon tour le miel coulant du creux des arbres. Tu me permets de célébrer la bienheureuse que tu as épousée et dont tu as plus tard placé la couronne parmi les astres ; l'effondrement terrible de la maison de Penthée ; la mort du Thrace Lycurgue. Tu calmes les rivières et la mer des Indes ; sur les monts écartés, les lèvres tout humides de vin, tu attaches, sans risque, avec des serpents les cheveux des Bistonides. Quand l'impie tribu des Géants essayait, par les rudes montagnes de l'Olympe, d'escalader le royaume de ton père, tu fis reculer Rhetus en prenant les griffes et l'horrible gueule d'un lion. On te disait cependant plus fait pour les chœurs, les plaisirs et les jeux, et tu ne passais pas pour habile aux combats ; mais tu savais être propre également à la paix et à la guerre. Sans te faire de mal, Cerbère a pu te voir, avec ta belle corne d'or ; il frottait doucement sa queue contre toi, et, quand tu te retirais, il léchait tes pieds et tes jambes de ses trois langues.
Horace
