Atilius Marcus Regulus

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Consul romain (en 265 av. J.-C., puis en 256).

Atilius Marcus Regulus trouve sa place dans cet ouvrage, car la légende s'est emparée de son comportement courageux, et ce consul a été élevé au rang de héros national ; il devient l'archétype du soldat romain entièrement dévoué à sa patrie.

Durant la première guerre punique (249 av. J.-C.), l'armée romaine est battue sur le sol africain par les Carthaginois, et Atilius Regulus fait prisonnier. Souhaitant une paix rapide, les Carthaginois demandent au consul de se rendre à Rome et de négocier la paix, mais de donner sa parole d'honneur qu'il reviendra se constituer prisonnier en cas d'échec. Atilius Regulus accepte, il donne sa parole et prend le chemin de Rome. Non seulement il ne propose pas au Sénat de conclure un traité de paix avec les ennemis, mais il exhorte les Romains à poursuivre la guerre. Ensuite, malgré ses amis, malgré ses parents qui tous lui enjoignent de rester à Rome, Atilius Regulus retourne auprès des Carthaginois, n'ignorant nullement les tortures qui l'attendent.

Les Carthaginois, loin de s'émouvoir, le font mourir après l'avoir torturé. Regulus est tenu enfermé longtemps dans le noir le plus complet ; lorsque le soleil brille, brûle, on le fait sortir et on expose ses yeux à la lumière aveuglante ; afin qu'il ne puisse baisser les paupières, on les lui a cousues grandes ouvertes (peut-être même les lui a-t-on coupées) ; on rapporte aussi qu'on a fait mourir Regulus en l'empêchant de dormir. Lorsque ces atrocités sont connues à Rome, le sénat livre les plus nobles des prisonniers carthaginois aux enfants de Regulus ; ces derniers les placent dans un coffre garni de pointes, les faisant ainsi périr d'insomnie

Valère Maxime avance que les dieux ne sont pas intervenus en faveur du Romain afin que la troisième guerre punique retentisse comme une vengeance méritée, tout a la gloire de Regulus.

La noble conduite de Regulus aurait été inventée après coup, selon certains, afin de justifier la barbarie de sa femme à l'égard des prisonniers puniques placés sous sa garde. N'empêche, cette « parole de Romain » est une bien belle histoire à laquelle on a envie de croire.

Voir aussi : Fidès

Regulus

Venons à Regulus. En quoi la Fortune l'a-t-elle maltraité, lorsqu'elle a fait de lui le modèle de la loyauté, le modèle de la constance ? Les clous traversent ses chairs, et de quelque côté que son corps fatigué s'appuie, il pèse sur une blessure, et ses paupières sont tenues ouvertes pour des veilles sans repos. Plus vive est la torture, plus grande sera la gloire. Veux-tu savoir s'il se repent d'avoir mis la vertu à si haut prix ? Rends-lui la vie et renvoie-le au sénat : il opinera encore de même. [...] Mais Regulus se console en songeant que s'il souffre, c'est pour l'honneur ; du sein de ses tortures il ne considère que leur cause.

Sénèque