Achéloos

(Variantes : Achélous)

Le combat d'Héraclès et d'Achéloos.
Le combat d'Héraclès et d'Achéloos.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Aujourd'hui l'Aspropotamos ; le plus long fleuve de l'Hellade, entre l'Acarnanie et l'Étolie dont il marque les frontières, se jette dans la mer Ionienne, après un parcours de plus de deux cents kilomètres.

Dans la mythologie, Achéloos est le dieu-fleuve, fils de Téthys et d'Océan, aîné de trois mille frères. Les Sirènes elles-mêmes sont considérées comme ses sœurs, ou comme ses filles, qu'il a eues soit de Melpomène soit de Stéropé. Il est le protecteur des eaux limpides.

Il combat Héraclès par amour pour Déjanire. Vaincu dans un premier affrontement, Achéloos prend la forme d'un long serpent. Héraclès s'esclaffe : c'est au berceau qu'il a appris à dompter les reptiles ! Et puis, n'a-t-il pas eu raison de l'Hydre de Lerne, le monstre aux cent têtes ? De fait, sur le point d'être étouffé, Achéloos se métamorphose en taureau farouche. Il en faut davantage pour intimider le demi-dieu : n'a-t-il pas vaincu le taureau en Crète ? Le fils de Zeus lui arrache une corne et la jette dans le fleuve Toante qui prend ainsi le nom d'Achéloos. Achéloos se réfugie alors dans les roseaux, à l'abri des regards, tant la honte éprouvée est grande. Les naïades, ou les Hespérides, reçoivent la corne, la remplissent de fruits et de fleurs, et la consacrent à l'Abondance – ou à la Fortune qui, après l'avoir comblée à son tour, la confie à l'Abondance. Selon Apoilodore, Achéloos offre à Héraclès la corne d'Amalthée en échange de la sienne.

Voir aussi : corne d'abondance, Amalthée

La métamorphose du fleuve en taureau évoque, dit-on, la force dévastatrice des eaux ; la corne arrachée symbolise la réunion en un seul lit de deux affluents du fleuve ; quant à la corne d'Abondance, elle rappelle la fertilité de la région.

L'identification de l'Achéloos à un taureau, commune à beaucoup d'autres fleuves, s'explique par le « mugissement » des eaux ; les fleuves sont également comparés à des serpents en raison de leur cours long et sinueux. En maîtrisant le cours de l'Achéloos, peut-être en le détournant, Héraclès épargne du même coup à la population de la Parachéloïtide (région régulièrement inondée par le fleuve) les dégâts provoqués par les fréquentes inondations : la corne d'Amalthée symbolise ce bienfait.

Achéloos purifie Alcméon et lui donne sa fille Callirhoé en mariage. Après la mort d'Alcméon, provoquée par le collier et le péplos d'Harmonie, il ordonne que ces parures soient envoyées à Delphes.

Sur les rives du fleuve, on trouve une pierre, la galactite, aux propriétés surprenantes : quoique étant de couleur noire, elle rend, si on la broie, une humeur qui a l'aspect et le goût du lait Attachée sur le sein des nourrices, elle leur donne beaucoup de lait ; suspendue au cou des enfants, elle produit chez eux une salivation abondante. Tenue dans la bouche, elle fond, et alors elle fait perdre le don précieux de la mémoire. Après le Nil, l'Achéloos est le seul fleuve qui la fournisse.

Pausanias cite deux homonymes : l'Achéloos du mont Sipyle et celui du mont Lycée.

Le combat d'Héraclès et d'Achéloos.
Le combat d'Héraclès et d'Achéloos.