Œnone
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Devineresse et guérisseuse.
Fille du dieu-fleuve Cébren, ou du Xanthe, la nymphe Œnone est prise de force par Apollon. Pour se racheter, pour prix du déshonneur qu'il lui a fait subir, le dieu la dote de talents de guérisseuse et du pouvoir de divination.
Elle est également la maîtresse, peut-être l'épouse, de Pâris, en un temps où il ignore encore être un prince. Lorsqu'il est attiré par Hélène, Œnone le dissuade d'obéir à son d'inclination, lui apprenant les malheurs qui l'attendent à Troie. Devant la farouche résolution de son amant, elle promet de le soigner s'il est blessé.
Atteint par une ou plusieurs flèches empoisonnées de Philoctète, Pâris envoie un messager auprès d'Œnone, avec pour consigne de supplier la nymphe de venir le soigner et d'oublier le passé, puisqu'il n'a été que la volonté des dieux. Mais, trop jalouse, et désenchantée, Œnone oublie son engagement, méprise les prières du blessé et le renvoie avec des sarcasmes à Hélène. Pâris meurt. Œnone, ne pouvant malgré tout surmonter son chagrin, se jette dans les flammes.
Variantes
I. Le cadavre de Pâris bouleverse tellement Œnone qu'elle devient folle et se laisse dépérir.
II. Œnone et Pâris ont un fils, Corythos. Alors que Pâris vit avec Hélène, Œnone, extrêmement jalouse, envoie Corythos auprès du couple : c'est un très beau garçon, et sa mère espère bien émouvoir sa rivale à ses propres dépens et exciter la jalousie de Pâris par la même occasion. Mais Pâris, au lieu de s'en prendre à Hélène, comme l'a cru Œnone, tue son fils, Corythos. Voilà qui explique l'extrême rancœur de la nymphe, son mépris quand Pâris, blessé, par l'intermédiaire d'un messager qui n'est pas épargné non plus, lui adresse des prières pour qu'elle le guérisse. Après avoir longuement pleuré, malgré tout, après la mort de Pâris, Œnone se pend.
III. Quand elle apprend que Pâris a été blessé par une flèche de Philoctète, Œnone se refuse tout d'abord à le soigner. Puis, prise de remords, elle se rend à Troie. Mais Pâris est déjà mort. Alors Œnone se tue, en se pendant, ou en se jetant du haut des tours de la cité sur le cadavre de son mari.
IV. Œnone, qui ne pardonne pas à Pâris son infidélité, envoie son fils Corythos à Troie, afin qu'il provoque une guerre.
Voir aussi : Pâris, Corythos (Variante 4)