Éole
(Variantes : Æolos, Aeolos)
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
1. Roi légendaire de Magnésie, en Thessalie.
Petit-fils de Deucalion, fils d'Hellen (ancêtre éponyme de la race des Hellènes) et de la nymphe Orséis, Éole donne son nom à l'Éolide, territoire de la côte occidentale d'Asie Mineure, et aux Éoliens. Il est le père d'une nombreuse descendance. Marié à Énarété, la fille de Déimachos le roi des Béotiens, il a sept fils : Créthée, Sisyphe, Athamas, Salmonée, Déion, Périérès, et cinq filles : Canacé, Alcyoné, Pisidicé, Calycé et Périmède. On lui connaît par ailleurs d'autres enfants : Tanagra, Arné et Macar. Il a une aventure avec Hippé qui met au monde Mélanippe.
Variantes
I. Éole épouse Iphis, la fille de Pénée. Ils ont un (seul ?) enfant, Salmonée.
II. Éole, fils de Poséidon, et frère de Béotos, donne son nom à l'Éolie.
Voir aussi : Mélanippe
2. Dieu des vents, fils de Poséidon ou d'Hippotès.
Du haut de sa citadelle, sceptre en main, il règne, après Liparos, sur les îles Éoliennes dans les cavernes desquelles sont enfermés les vents qu'il peut libérer sur l'ordre de Zeus ou bien de sa propre initiative. Éole est fort religieux et fort équitable, et traite ses hôtes avec une grande générosité. C'est lui qui invente l'usage des voiles dans la navigation. Son île, qu'Homère dit « flottante », Solin la nomme « Strongyle ». Il est le père de six filles et de six garçons (Astyochos, Xouthos, Androclès, Phéraemon, Jocastos, Agathyrnos), et tous prennent grand plaisir à festoyer ; leur père les autorise à s'unir entre eux.
Éole accorde l'hospitalité à Ulysse ; lorsque le héros reprend la mer, il lui confie quelques outres gonflées de vents ; l'une d'elles contient une brise favorable à la navigation ; les autres des vents contraires. Les compagnons d'Ulysse, croyant que ces outres sont remplies de vin, les ouvrent. Une tempête se déchaîne alors, poussant le navire vers les récifs. Lorsque Ulysse, une seconde fois, demande son aide, Éole le chasse en l'insultant.
Dans l'Énéide, Éole est vivement tancé par Neptune pour avoir déchaîné les flots – domaine qui ne lui appartient pas – contre la flotte d'Énée.
Les traditions tardives font d'Éole une divinité mineure.
Voir aussi : Liparos, Polymèle
Les deux Éole sont parfois confondus, notamment par Hygin : « Éole, fils d'Hellen, auquel Jupiter confia le pouvoir sur les vents. »
Variante
Qu'Éole soit un homme qui a la maîtrise des vents, qu'il confie ces derniers à Ulysse, dans une outre, il est clair que nul ne croit à cette fable. Éole est un astronome ; il a fait part à Ulysse de ses prévisions concernant le temps à venir, et les différentes directions dans lesquelles les vents souffleraient. On dit également que sa ville est ceinte d'un rempart de bronze ; quoi de plus faux ? En réalité, Éole a posté des guerriers en armure, tout autour de sa cité pour la protéger.
