diphtérie

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Maladie infectieuse (toxi-infection) contagieuse, due au bacille de Klebs-Löffler, Corynebacterium diphteriæ.

La diphtérie se transmet par voie aérienne rapprochée (par projection de gouttelettes de salive) ; elle peut être transmise par un malade ou par un porteur sain (sujet immunisé hébergeant le germe). Jusqu'aux années 1930, la diphtérie constituait l'une des principales causes de mortalité infantile au monde. Elle a pratiquement disparu des pays occidentaux grâce à la vaccination systématique des enfants. Le dernier cas déclaré en France remonte à 2006. Il s’agissait d’un cas importé. La diphtérie persiste dans les pays en développement et y représente toujours un risque sérieux pour le voyageur non vacciné. Des épidémies sont survenues en Europe de l'Est. Néanmoins, la couverture vaccinale des adultes en France est insuffisante, ce qui représente un risque vis-à-vis de la diffusion de la maladie.

Le bacille diphtérique agit doublement, d'une part en se multipliant localement au niveau du pharynx, d'autre part en élaborant une toxine qui peut toucher le myocarde et le système nerveux.

Symptômes et signes

Après une incubation de 1 à 7 jours, la diphtérie se manifeste par une angine subfébrile, associée à une inflammation des ganglions sous-maxillaires et à une fatigue importante. L'examen de la gorge montre de fausses membranes luisantes ou grisâtres, plus ou moins étendues sur les amygdales et le voile du palais.

Diagnostic et traitement

Le diagnostic repose sur l'examen clinique et sur un prélèvement de gorge pour rechercher le germe. Dans les pays développés, une angine à fausses membranes correspond le plus souvent à une maladie bénigne, la mononucléose infectieuse. Bien soignée, la diphtérie évolue favorablement, et le malade cesse d'être contagieux après quelques jours de traitement antibiotique. Il doit cependant être isolé jusqu'à l'éradication du bacille, confirmée par l'examen de prélèvements effectués 24 et 48 heures après la fin du traitement antibiotique.

Complications

En l'absence de traitement, l'infection du pharynx prend l'aspect d'une angine maligne, avec fausses membranes étendues et hémorragiques, paralysie du voile du palais, écoulement nasal, « cou proconsulaire » (importante tuméfaction du cou liée à l'inflammation des ganglions), pâleur intense du visage, pseudopresbytie (trouble de l'accommodation visuelle).

Une autre forme grave en est le croup, atteinte du larynx obstrué par les membranes, entraînant une dysphonie (trouble de l'émission des sons), une gêne respiratoire à l'inspiration, voire une asphyxie pouvant nécessiter une trachéotomie. D’autres complications cardiaques (myocardite) ou neurologiques peuvent survenir ultérieurement sous l’effet de la toxine.

Voir : angine, croup, conseils pour les voyageurs.