asthme

Asthme
Asthme

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Affection inflammatoire chronique des bronches, caractérisée par des crises de dyspnée (gêne respiratoire) paroxystique sifflante témoignant d'une contraction brutale des muscles commandant l'ouverture et la fermeture des bronches, auxquelles s'associent un œdème et une hypersécrétion des muqueuses des voies aériennes (fosses nasales, pharynx, larynx, trachée, bronches).

Fréquence

L'asthme est une affection fréquente, qui touche de 2 à 5 % de la population générale et qui débute habituellement à un âge se situant entre 5 et 15 ans.

Causes

L'hérédité est l'un des éléments du développement de l'asthme. Celui-ci est la conséquence d'une réactivité anormale des voies aériennes à certains allergènes (pollens, acariens contenus dans les squames d'animaux et la poussière domestique, les moisissures). Ceux-ci, lorsqu'ils pénètrent dans les voies aériennes, agressent les cellules du revêtement intérieur des bronches, qui libèrent des substances chimiques agissant directement sur la contraction des muscles bronchiques ; d'autres substances, d'action plus tardive, sont responsables de l'œdème et de l'hypersécrétion.

Les réactions immunitaires, génétiquement programmées pour nous défendre contre les nombreuses infections qui auparavant affectaient l’homme, deviennent inadaptées lorsque l’organisme n’est plus normalement stimulé, entraînant asthme et allergies. Le terrain génétique prédisposant résulte de nombreuses petites variations du génome (hérédité multifactorielle).

Certains facteurs peuvent aussi déclencher des crises : les infections respiratoires, l'exercice physique (particulièrement à l'air froid), l'inhalation de polluants (fumée de tabac), les contrariétés ou la prise de certains médicaments (comme l'aspirine).

ASTHME DE L'ADULTE

Les crises d'asthme sont de gravité variable, allant d'un simple essoufflement à une insuffisance respiratoire importante (asthme aigu grave). Elles surviennent le plus souvent le soir ou la nuit. Certains signes avant-coureurs peuvent se manifester : maux de tête, pesanteur digestive, éternuements, démangeaisons sur tout le corps. Après quelques quintes de toux sèche, l'expiration devient sifflante et difficile, provoquant des sueurs et une tachycardie. Le malade tousse un peu, ramenant une expectoration visqueuse. Cette crise s'apaise progressivement au bout de plusieurs dizaines de minutes. Le retour au calme peut être total, mais, après une forte crise, il persiste fréquemment une respiration sifflante, accentuée par l'expiration forcée.

Traitement

Le traitement de l'asthme dépend de sa sévérité et du contrôle des crises. Dans tous les cas, il faut supprimer les facteurs déclenchants (allergènes, produits chimiques). Le traitement de la crise simple fait appel aux bêtamimétiques en aérosol-doseur. Si le traitement n'est pas suffisamment efficace ou si la crise est sévère, on a recours aux corticoïdes par voie générale et à l'hospitalisation pour oxygéner le malade, lui administrer des médicaments par nébulisation ou par voie injectable et le surveiller. En traitement de fond de l'asthme modéré, on conseille des corticoïdes inhalés. En cas d'asthme sévère, les corticoïdes inhalés sont prescrits à forte dose, associés aux bêtamimétiques inhalés à longue durée d'action. La corticothérapie générale n'est prescrite que si elle est indispensable et à la dose le plus faible possible. D'autres médicaments comme les antileucotriènes ou les anti-IgE sont disponibles.

ASTHME DE L'ENFANT

L'asthme de l'enfant peut différer de celui de l'adulte par ses manifestations cliniques et son traitement. Il survient rarement avant 2-3 ans, souvent dans des familles prédisposées et chez des enfants qui présentent d'autres manifestations de type allergique (eczéma du nourrisson, rhinite allergique, etc.). Son évolution est variable : tantôt il reste limité à deux ou trois crises isolées, tantôt il persiste pendant toute la deuxième enfance, disparaissant à 7 ans ou à la puberté, mais pouvant resurgir à l'âge adulte. Ce risque est d'autant plus élevé que la première crise est survenue plus tardivement.

La gravité de l'asthme infantile tient au fait qu'il gêne souvent la vie familiale et scolaire.

Traitement

Le traitement de l'asthme infantile diffère quelque peu de celui de l'adulte : les bronchodilatateurs ne doivent être administrés que par nébulisation avant l'âge de 5 ans, les corticostéroïdes doivent être utilisés à la dose minimale efficace ; le cromoglycate et le kétotifène sont souvent plus efficaces que chez l'adulte. L'hygiène de vie (élimination des allergènes, exercice physique adapté avec éventuelle prévention d'un asthme d'effort, absence de tabagisme passif) est aussi importante que le traitement médicamenteux.

Asthme grave

Si la crise d'asthme est la plus impressionnante mais la plus bénigne des dyspnées aiguës, les asthmes évolués et rebelles sont souvent graves. C'est le cas de l'asthme à dyspnée continue et de l'asthme aigu grave, déficience respiratoire aiguë pouvant survenir chez tout asthmatique. Son apparition est favorisée par une insuffisance du traitement de fond par les corticoïdes inhalés. Le malade est en proie à une succession de crises asthmatiques intenses pouvant conduire à l'asphyxie. L'asthme aigu grave s'installe généralement en quelques heures ou quelques jours, mais peut parfois survenir sans signes avant-coureurs. La mesure des gaz du sang révèle une hypoxie (diminution du taux d'oxygène sanguin), voire une hypercapnie (augmentation du taux de gaz carbonique sanguin).

Une hospitalisation en urgence est indispensable. Le traitement repose sur la mise sous oxygène, la prise à fortes doses de bronchodilatateurs et l'injection de corticostéroïdes. Dans les cas les plus graves, une ventilation assistée peut être nécessaire.

Prévention et surveillance de l'asthme

Chaque fois que cela est possible, il faut tenter d'éviter tout contact avec l'allergène : utilisation d'une literie synthétique, de produits acaricides en cas d'allergie aux acariens, dépoussiérage soigneux du lieu d'habitation. Quand l'éviction de l'allergène est impossible et si cet allergène est unique, une désensibilisation spécifique peut être proposée (par injections de doses croissantes d'allergène). Un bilan allergologique est donc souhaitable (tests cutanés).

La surveillance des patients asthmatiques est réalisée par la mesure du volume expiratoire maximal par seconde (V.E.M.S.), qui permet d'apprécier le degré d'obstruction bronchique, d'évaluer la sévérité d'une crise, d'adapter le traitement de fond au patient, de prévenir les rechutes. Les patients se surveillent à l'aide d'un débitmètre de pointe (peak flow).

Pronostic de l'asthme

La fréquence et la gravité des crises d'asthme sont variables selon l'âge du patient. Les traitements actuels permettent la plupart du temps de mener une vie normale à condition de maintenir un traitement de fond, même en l'absence de crise.

Voir : antiasthmatique, insuffisance cardiaque

Asthme et sport

Asthme et sport



L'exercice physique, surtout à l'air froid, peut entraîner une crise d'asthme. Lors d'un exercice d'intensité modérée et de courte durée, celle-ci se déclenche généralement après l'arrêt de l'effort pour s'apaiser spontanément en 30 minutes. Parfois, elle peut survenir pendant un effort prolongé, obligeant le sportif à relâcher son rythme, voire à interrompre momentanément son activité. Dans ce dernier cas, la crise s'apaise alors en quelques minutes.

La pratique régulière d'un sport est souhaitable dans la majorité des cas. La natation en atmosphère chaude et humide est le sport privilégié pour les personnes asthmatiques. Certains sports d'endurance (course à pied, ski de fond) sont mal tolérés si une période d'échauffement n'est pas respectée. En revanche, les sports de combat, le cyclotourisme, les sports de ballon sont le plus souvent bien tolérés. Un traitement médicamenteux avant l'effort est conseillé ; les bêtamimétiques et le cromoglycate de sodium sont particulièrement efficaces.