la Femme insecte

Nippon Konchūki

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie dramatique de Shohei Imamura, avec Sachiko Hidari (Tome), Jitsuko Yoshimura (Nobuko), Katsuo Kitamura (Chūji).

  • Scénario : Shohei Imamura, Keiji Hasebe
  • Photographie : Masahisa Himida
  • Décor : Kimihiko Nakamura
  • Musique : Toshirō Mayuzumi
  • Montage : Mutsuo Tanji
  • Pays : Japon
  • Date de sortie : 1963
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 2 h 03

Résumé

Quarante ans de la vie d'une femme, de sa naissance jusqu'à l'âge mûr. La pauvreté de son milieu et la dureté de l'oppression sociale l'amènent à se prostituer. Malgré les difficultés, elle va toujours de l'avant, tâchant de fonder une famille et d'améliorer son sort.

Commentaire

Dans ce film drôle et d'une âpre violence, on retrouve l'attachement obsessionnel d'Imamura à nous montrer des destins tragiques de femmes, qui persistent dans leur destinée avec une conviction rageuse. Ces femmes subissent leur sort avec un mélange de révolte et d'humour, qui étonne autant que leur caractère fait de naïve innocence préservée et de roublardise calculatrice. On aurait tendance à se dire que c'est trop beau pour être vrai, si son Histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar, ne nous donnait, sept ans après ce film, un portrait de femme en tout point identique à celui de la « femme insecte ». La construction du film évoque celle de la Vie de O'Haru, femme galante de Mizoguchi, mais là où celui-ci faisait un lent lamento « féministe », Imamura n'hésite pas à introduire des notes humoristiques dans les situations les plus sordides. Sa crudité réaliste (qui lui vaut de n'être pas reconnu à sa juste valeur, au Japon comme en France où l'on aime les « beaux sujets »), sa fureur sociale et son engagement physique le rapprochent de Pasolini.