sexe
Caractère physique permanent de l'individu humain, animal ou végétal, permettant de distinguer, dans chaque espèce, des individus mâles et des individus femelles ; ensemble de ces individus mâles ou femelles.
CORPS HUMAIN ET MÉDECINE
Chez l'être humain, les deux genres sont représentés par l'homme et la femme qui, lorsqu'ils atteignent l'âge adulte, s'unissent sexuellement, notamment pour assurer la reproduction de l'espèce. La détermination du sexe génétique se produit dès la fusion des cellules reproductrices, le spermatozoïde et l'ovule, tandis que la différenciation sexuelle organique commence au 3e mois de la vie embryonnaire. On distingue ainsi le sexe chromosomique (ou génétique), porté par les chromosomes sexuels, le sexe gonadique représenté par les organes génitaux masculins ou féminins (gonades ou glandes sexuelles, organes génitaux externes, gamètes ou cellules reproductrices) et le sexe phénotypique, défini par la présence des caractères sexuels sur l'ensemble de la morphologie (pilosité, sein, etc.).
1. Sexe chromosomique
Il est déterminé au moment de la fécondation de l'ovule par le spermatozoïde : si celui-ci est porteur du chromosome sexuel X, on aura une fille XX ; s'il est porteur de l'Y, on aura un garçon XY – du moins chromosomiquement.
2. Sexe gonadique
Au cours du développement de l'embryon, les glandes sexuelles mâles ou femelles (les gonades) se forment d'abord de façon indifférenciée. Ce n'est qu'à la 7e semaine de développement que les gonades acquièrent leurs caractéristiques mâles ou femelles. C'est le gène SRY (Sex determining Region Y chromosom), situé sur l'extrémité du chromosome Y, qui est responsable du développement masculin et permet la différenciation du testicule ; en son absence, l'ovaire se développe.
La présence d'organes génitaux externes masculins (pénis et testicules) ou féminins (vulve et vagin) détermine la déclaration de sexe masculin ou féminin à l'état civil.
3. Sexe phénotypique (ou somatique)
C'est celui qui est morphologiquement visible : taille, poids, pilosité, répartition des graisses, caractères sexuels secondaires. Du fait de l'expression du gène SRY par la protéine de même nom, les cellules de Leydig se différencient et sécrètent testostérone et dihydrotestostérone (voir androgènes), qui provoquent l'apparition des caractères sexuels primaires masculins (organes génitaux internes et externes) ; en son absence, le développement est spontanément féminin.
4. Sexe psychique
Les hormones sécrétées par le fœtus ont une action de sexualisation de son cerveau, permettant la formation de neurones qui, à la puberté et chez l'adulte, auront un rôle dans la physiologie des fonctions reproductives. Les débats sur les différences structurelles entre cerveau masculin, féminin (épaisseur du corps calleux, latéralisation) et homosexuel (noyaux hypothalamiques) ont été balayés par les résultats de l'IRM (imagerie en résonance magnétique), qui ont montré que la très grande variabilité des fonctionnements cérébraux dans la résolution de problèmes était beaucoup plus interindividuelle que sexuée.
À la naissance, la structure du cerveau n'est pas terminée et c'est sur la construction des circuits et la plasticité du cerveau que joue l'environnement : milieu intérieur (alimentation, hormones) et extérieur (interactions familiales et sociales).
Le Conseil de l'Europe a reconnu en 1989 la différence entre sexe psychique et physique, permettant ainsi l'octroi d'un statut aux transsexuels.
Pour en savoir plus, voir les articles genre [sexualité], identité sexuelle.
Autres déterminations du sexe
Des anomalies peuvent porter sur le sexe génétique : il s'agit alors d'anomalies du nombre des chromosomes sexuels X ou Y (syndrome de Klinefelter, caractérisé par l'existence de trois chromosomes, XXY ; syndrome de Turner, défini par la présence d'un seul chromosome sexuel, X). Les caryotypes XXY (syndrome de Klinefelter) et XYY ont un phénotype masculin ; X-O est féminin (syndrome de Turner) et Y-O n'existe pas car non viable.
Les anomalies du sexe gonadique sont à l'origine d'un hermaphrodisme (présence simultanée de tissu ovarien et testiculaire chez un individu). Les anomalies concernent aussi parfois le sexe génital externe : pseudohermaphrodisme (présence chez un individu d'organes génitaux externes de l'autre sexe) ou malformations des organes génitaux externes. Des anomalies portant sur la morphologie peuvent accompagner les autres types d'anomalies sexuelles.
Enfin, les anomalies portant sur les gamètes entraînent chez l'homme une azoospermie (absence de production de spermatozoïdes) et chez la femme une anovulation (absence d'ovulation), responsables de stérilité.
Le syndrome de Morris (testicule féminisant) est l'exemple humain d'un sexe chromosomique XY (masculin) avec un sexe phénotypique féminin du fait d'une absence de récepteurs aux androgènes. Inversement, on a découvert des souris XX avec un phénotype masculin, du fait d'un récepteur de la protéine SRY.
BIOLOGIE
1. Sexe animal et sexe végétal
Le sexe d'un individu est l'expression du rôle particulier qu'il joue dans la reproduction de l'espèce.
1.1. Individus femelles
La formation de la cellule fécondable, peu mobile, disposant de réserves alimentaires importantes, et que l'on nomme ovocyte ou ovotide chez l'animal (→ ovogenèse), oosphère chez le végétal, est le fait de l'individu femelle dans toutes les espèces.
En revanche, c'est seulement chez certaines espèces (animaux vivipares, plantes supérieures à graines → spermaphytes) que la femelle héberge, protège et nourrit l'œuf fécondé, pour expulser finalement un jeune individu viable (« petit » chez les animaux, graine chez les spermaphytes).
Le fait d'allaiter le jeune n'appartient qu'aux femelles de la classe des mammifères.
1.2. Individus mâles
Quant au mâle, il forme des cellules fécondantes nombreuses, très mobiles, dépourvues de réserves, les spermatozoïdes, aussi bien chez les plantes que chez les animaux ; chez les plantes supérieures, toutefois, ce sont les grains de pollen, d'où naîtront plus tard les spermatozoïdes, qui sont répandus par les organes mâles. Ce sont toujours les cellules mâles qui se déplacent activement pour rejoindre les cellules femelles, et souvent les individus mâles qui ont l'initiative de l'accouplement dans les espèces à fécondation interne.
Très rares sont les espèces, telles que l'hippocampe ou le rhinoderme, chez lesquelles le mâle assure l'incubation. Mais, chez de nombreuses espèces, le mâle prend sa part du soin des jeunes.
2. Cas particuliers
• Il y a isogamie lorsque les deux gamètes sont identiques (mucor, algue mougeotia) ;
• il y a hermaphrodisme lorsqu'un même individu porte des organes féconds des deux sexes (escargot, la plupart des plantes à fleurs) ;
• il y a parthénogenèse en cas de reproduction par la femelle seule, sans fécondation (phasme, puceron) ;
• il y a dimorphisme sexuel lorsque les différences entre mâle et femelle adultes s'étendent au-delà de l'appareil génital.
Changements de sexe
Lorsque l'individu change de sexe au cours de sa vie (hermaphrodisme successif), deux cas se présentent :
• la protérandrie (ou protandrie) : l'individu mâle devient femelle (cas des crépidules, de certains crustacés isopodes, du lombric, de la plupart des poissons labridés et du poisson-clown).
• la protérogynie (ou protogynie) : l'individu femelle devient mâle (cas de la limace ou du mérou).
Chez certains reptiles (lézards, tortues), le déterminisme du sexe peut être lié à la température. À un moment particulier de l'incubation, les températures basses favorisent le développement de l'embryon en individu mâle, tandis que les températures élevées favorisent le développement en femelle, quel que soit le sexe chromosomique.
Bactéries donneuses et receveuses
Enfin, certaines bactéries, telle Escherichia coli, pratiquent des échanges de matériel génétique : c'est le phénomène de la conjugaison, qui se rapproche d'une reproduction sexuée dans le sens qu'il permet un brassage des gènes. Une cellule dite « mâle » ou « donneuse » introduit son matériel génétique, par l'intermédiaire d'un tube de conjugaison, dans une cellule dite « femelle » ou « receveuse ». Comme dans la reproduction sexuée, les « chromosomes » bactériens se recombinent entre eux. Le plus souvent, un fragment de « chromosome » du donneur est incorporé dans le « chromosome » receveur. Grâce à ces recombinaisons, la conjugaison augmente le polymorphisme (éventail de caractéristiques héréditaires d'une espèce bactérienne), accroissant ainsi les chances de survie des espèces qui la pratiquent.
3. Détermination chromosomique du sexe
Dans la plupart des groupes, le sexe mâle est hétérogamétique, c'est-à-dire qu'il fournit en nombre égal deux types de gamètes, l'un contenant le même chromosome (X) que la femelle, l'autre un chromosome différent (Y). L'union X + X donne alors une femelle, l'union X + Y un mâle.
Chez les oiseaux et certains poissons et insectes, c'est la femelle qui forme deux types de gamètes, les chromosomes sexuels étant notés WZ. Ainsi, les femelles sont hétérogamétiques (WZ) et les mâles sont homogamétiques (ZZ).
Enfin, chez certains insectes (sauterelles, criquets cafards), le déterminisme sexuel repose sur un seul chromosome X. Les femelles sont XX et les mâles X0 (0 marquant l'absence d'un second chromosome sexuel). Les spermatozoïdes émis par les mâles peuvent donc porter un chromosome X ou aucun chromosome sexuel.