maladie

(de malade)

Altération de la santé, des fonctions des êtres vivants (animaux et végétaux), en particulier quand la cause est connue (par opposition à syndrome).

Toute maladie se définit par une cause, des symptômes, des signes cliniques et paracliniques, une évolution, un pronostic et un traitement.

Causes des maladies

On peut classer les maladies en fonction de leur(s) cause(s). Une maladie est simple lorsque les symptômes observés peuvent tous se rapporter à une seule affection ; elle est compliquée quand les symptômes caractéristiques de deux ou de plusieurs affections existent simultanément.

Les maladies infectieuses sont dues à une infection, l’entrée dans l’organisme d’un agent infectieux : une bactérie (maladie bactérienne), un virus (maladie virale), un prion, un parasite (maladie parasitaire). Si le parasite est un champignon, on parle de mycose.

Certaines maladies sont dues à des dérèglements du système immunitaire : les maladies allergiques (ou allergies), les maladies auto-immunes.

Les maladies de la nutrition sont liées aux apports de l’alimentation (il existe des maladies de l’excès et des maladies de carences).

Les maladies génétiques ont pour cause des anomalies dans le matériel génétique : les maladies géniques sont dues à des mutations dans des gènes ; les maladies dites chromosomiques sont la manifestation d’anomalies dans les chromosomes de l’individu. Une maladie est dite multifactorielle quand elle résulte de la conjonction de plusieurs facteurs. Elle est idiopathique si on ne connaît pas sa cause.

On appelle maladies professionnelles les affections ayant pour origine l'exercice d'un métier, d'une profession. Elles donnent droit à des prestations particulières. Ces maladies sont mentionnées dans un tableau dressé par le ministère du Travail, qui précise les produits et les travaux dangereux, les symptômes indemnisables, les délais de responsabilité. Ces maladies sont, pour la plupart, des intoxications. Mais elles comprennent également des maladies infectieuses qui peuvent être en relation avec le métier de l'intéressé. Certaines maladies ont été nommées maladies sociales en raison des ravages qu'elles exercent parmi les populations et de la charge qu'elles représentent pour la société : l'alcoolisme, la tuberculose, le cancer, les maladies vénériennes, par exemple. C'est à l'échelon mondial qu'est entreprise la lutte contre ces fléaux.

Modes d’apparition

Une maladie est dite contagieuse lorsqu'elle est transmissible d’un individu à un autre, de façon directe (par le biais de la toux ou d’éternuements, par contact), ou indirecte (par le biais d’objet [poignée de porte, couverts…]).

Suivant leur mode de développement dans l'espace, on divise les maladies en sporadiques (lorsqu'elles se manifestent épisodiquement et par des cas isolés), épidémiques (lorsqu'elles s'étendent à un grand nombre d'individus), endémiques (lorsqu'elles persistent dans une région, sous forme de foyers permanents) et intercurrentes (lorsqu'elles surviennent au cours d'autres maladies). [→ contagion, → épidémie, → endémie.]

On distingue également les maladies acquises des maladies congénitales (présentes au moment de la naissance) et des maladies héréditaires (transmise par un ou des ascendants).

Durée et gravité

Elle peut être aiguë, si elle survient et évolue rapidement (la grippe par exemple) ou chronique, quand elle est d’évolution lente, dure longtemps et ne tend pas à guérir de façon spontanée (bronchite chronique).

D'après leur type, les maladies sont dites continues, rémittentes, intermittentes. Quant au danger qu'elles font courir, on les dit, d'une part, légères, bénignes, et de l'autre, graves, malignes, pernicieuses. Leur distinction en curables et incurables est relative aux moyens dont dispose, pour les vaincre, la thérapeutique à une époque donnée.

Localisation

Une maladie est dite locale lorsqu'elle affecte un lieu ou un organe déterminés ; elle est vague ou erratique quand elle change de lieu ; elle est générale quand elle touche l'organisme tout entier.

En médecine, les spécialités couvrent plus ou moins les chapitres suivants : maladies du cœur et des vaisseaux (cardiologie) ; maladies du sang et des organes hématopoïétiques (hématologie) ; maladies des voies respiratoires et des poumons (otorhinolaryngologie, pneumologie) ; maladies de la bouche et des dents, de l'appareil digestif (stomatologie, gastroentérologie) ; maladies de l'appareil uro-génital (néphrologie, urologie, gynécologie) ; obstétrique (gynécologie-obstétrique) ; maladies de la peau (dermatologie) ; maladies des os et des articulations (rhumatologie) ; maladies des glandes endocrines (endocrinologie) ; maladies du système nerveux (neurologie).

Identification d'une maladie

Une maladie se reconnaît à un ou à plusieurs critères réunis qui permettent son identification formelle. Ceux-ci sont déterminés par les sociétés savantes et les grands organismes sanitaires internationaux et peuvent être modifiés en fonction des progrès des connaissances.

Un exemple récent en est l'évolution de la définition du sida : la définition du stade intermédiaire entre séroconversion pure et sida confirmé s'est trouvée modifiée quand le sida a été défini comme stade clinique de la maladie, réunissant des critères cliniques et biologiques précis.

Le diagnostic formel d'une maladie peut reposer sur l'isolement d'un agent causal (le bacille tuberculeux, par exemple), sur la constatation et la localisation d'une lésion macroscopique (ulcère duodénal) ou microscopique (tissu cancéreux) ou encore sur la détection d'une anomalie biochimique (diabète sucré).

Dans certains cas, il n'existe pas de critères formels. Le diagnostic est alors porté d'après un ensemble d'anomalies cliniques, biologiques, morphologiques mais peut rester incertain, par exemple dans le cas d'un lupus (éruption localisée aux ailes du nez et aux joues) ou d'une maladie maniacodépressive. Dans de tels cas, les anomalies sont souvent classées en critères majeurs et mineurs de diagnostic, le malade devant en présenter un nombre minimal dans chaque catégorie pour que le diagnostic puisse être retenu. Certains patients ne réunissent en effet qu'une partie des critères de la maladie ; ils sont dits porteurs possibles ou probables de la maladie.

Nomenclature des maladies

Il n'existe pas de règle universelle pour l'établissement de la nomenclature des maladies. Les plus fréquentes et les plus anciennement identifiées ont gardé des noms forgés par le langage courant : peste, goutte, diarrhée, etc.

Le nom du découvreur présumé est souvent utilisé (maladie de Dupuytren, maladie d'Osler, par exemple) – on parle alors d'éponyme – et, dans ce cas, des disputes de paternité peuvent s'élever.

Beaucoup de noms font référence à des caractères marquants de la maladie : périodicité (maladie périodique), organe touché (maladie de l'oreillette), agent causal (une spirochétose, par exemple, est une infection due à des bactéries, les spirochètes).

Beaucoup de noms, enfin, viennent de circonstances anecdotiques des premières descriptions : nom d'une localité (maladie de Lyme) ou nom de la collectivité où la maladie fut reconnue (maladie des légionnaires), par exemple.

Le progrès des connaissances conduit parfois à une nouvelle définition des pathologies, à un nouveau classement des critères de définition, à la disparition et à la création de noms de maladies.