caractère

IMPRIMERIE

Le caractère, en typographie, est constitué par un petit parallélépipède en alliage d'imprimerie, obtenu par moulage et portant à une extrémité le relief imprimant, ou œil. Sa hauteur est de 23,56 mm. Le caractère, en photocomposition « de 2e génération », est représenté en négatif sur un support en verre, et, sur les photocomposeuses de 3e génération ou les flasheuses, par une information numérique stockée sur un support informatique. La valeur de l'encombrement vertical de la ligne composée est la force de corps, ou corps. La chasse est l'espace occupé par une lettre placée entre deux autres dans un mot. Le corps correspond aussi à la distance séparant la tête d'une lettre montante (l, b, d) de la queue d'une lettre descendante (g, p, q).

Depuis 1737, les anciens noms arbitraires de caractères ont été remplacés par des désignations numérales, tirées d'une mesure spéciale, le point typographique ; chaque caractère est désigné par le nombre de points qu'il mesure.

Chaque sorte de caractère a des lettres de différentes formes : les grandes capitales ; les petites capitales, et les lettres minuscules, ou bas-de-casse. On place souvent, au commencement des livres ou des chapitres, des lettres appelées lettres initiales, lettrines, lettres ornées. Dans les abréviations ou en mathématiques, on fait usage de lettres plus petites, appelées supérieures : 1°, 1re, 2e, Mme, Mlle, Me, xp, f(1), etc. Dans les ouvrages scientifiques, on se sert de chiffres supérieurs (exposants) : 32, 83, a4, b5, de chiffres et de lettres inférieurs (indices) : a1, b2, xi, yj.

Jenson grava à Venise vers 1475 les caractères romains, dont le tracé est perpendiculaire à la ligne de base. À Venise, vers 1500, Alde Manuce conçut des lettres cursives penchées, les caractères italiques.

Thibaudeau a proposé en 1921 une classification des caractères, fondée sur le dessin de l'œil et le tracé des empattements. Elle comprend quatre familles principales : les elzévirs ; les didots ; les antiques, et les égyptiennes. En 1954, une classification plus affinée a été proposée par Maximilien Vox : manuaires ; humanes ; garaldes ; réales ; didones ; mécanes ; linéales ; incises ; scriptes.

Certains des termes utilisés pour les caractères typographiques continuent à l'être dans la terminologie de la photocomposition.