arts décoratifs

Ensemble de disciplines visant à la production d'éléments propres à décorer, d'objets, d'usage pratique ou non, ayant une valeur esthétique (tapisserie, ébénisterie, céramique d'art, orfèvrerie, etc.). [Synonyme : arts appliqués.]

ARTS DÉCORATIFS

Rendre attractives, par un travail ornemental, les choses utiles dont il s'entoure semble avoir été de tout temps une aspiration de l'homme, même si magie et symbolique ont une part très grande dans la manière dont sont travaillés les objets dans les cultures primitives.

Premières manifestations

Très tôt apparaissent la céramique, le travail des métaux, la bijouterie, les tissus. L'Égypte, puis la Grèce archaïque élaborent un vocabulaire d'ornements qu'elles intègrent à l'architecture, à la peinture décorative ou encore au meuble.

Moyen Âge

Émaillerie, mosaïque, tapisserie ont des origines non moins anciennes. Le haut Moyen Âge européen combine l'héritage des Celtes et des Barbares nomades venus de l'est, admirablement doués pour la stylisation des formes, voire l'abstraction (décor des bijoux, des armes), avec la tendance naturaliste de la civilisation gréco-romaine classique. Le Moyen Âge rétablit un primat de l'architecture qui a pour corollaire la floraison du vitrail, de la tapisserie, de la ferronnerie.

Évolutions postérieures

L'immense essor de la production et du commerce en Occident, du xve au xixe s., conduit à la diversification dans tous les domaines, par exemple ceux du mobilier et de la céramique (faïence, vieille technique vivifiée par l'islam, et plus tard porcelaine, imitée de la Chine). Le xvie et le xviie s., avec la progressive sédentarisation des princes, voient se codifier de riches formules de décoration des appartements (sculpture et peinture ornementales, lambris ; diversification du mobilier, qui culminera au xviiie s.).

Modèles et innovations

Mieux que les arts avant tout d'expression (peinture, sculpture), les arts décoratifs – comme l'architecture – se prêtent à la constitution de styles, (→ style) synthèses de formules heureuses qui satisfont l'usager pendant une période donnée et ne pâtissent pas d'être copiées de façon plus ou moins étroite (d'où la circulation d'innombrables recueils de modèles servant aux praticiens). Le xixe s., pourtant, voit se modifier les données. L'industrie ne semble pas avoir, comme les vieux métiers, la vertu de revivifier à chaque époque les formules empruntées au passé. L'artisanat lui-même s'enlise dans l'éclectisme. Il faut attendre l'Art nouveau pour voir naître, fugitivement, des formules originales. Quant au xxe s., il se partage entre une certaine médiocrité de la production industrielle de masse et la lente montée d'un design soit essentiellement fonctionnel, soit, ici et là, d'une inventivité plus gratifiante.