Roumanie : activités économiques
Pays encore en grande partie rural qui affiche l'un des taux de pauvreté les plus élevés de l'UE, la Roumanie a connu une forte croissance entre 2001 et 2008, associée à la perspective d'adhésion à l'UE (2007) et tirée par la demande intérieure, l'expansion des services et les investissements étrangers. Grâce à ses ressources en hydroélectricité, en hydrocarbures (réserves de gaz notamment), ainsi qu'à son industrie nucléaire, sa dépendance énergétique est faible. Avec l'assistance financière du FMI et de l'UE, la Roumanie a adopté, en 2010 et 2011, un plan de rigueur drastique comprenant notamment une hausse de la TVA, une baisse du traitement des fonctionnaires, des allocations chômage et des retraites, ce qui a entraîné le pays dans une situation sociale explosive. Réduit à 0,6 % en 2015, le déficit budgétaire s'est cependant creusé depuis 2016. Après la récession due à la pandémie de Covid–19 ( — 3,7 % en 2020), la croissance est estimée à 2,2 % en 2023 et le chômage(3,9 % en 2019), est maintenu en dessous de 6 %. Malgré des avancées notables, la lutte contre la corruption marque le pas et génère de fortes tensions politiques.
● agriculture : 18,6 %
● mines et industries : 30,4 %
● services : 51,0 %
● agriculture : 4,47 %
● mines et industries : 28,9 %
● services : 66,63 %
1. L'agriculture
Collectivisée à plus de 85 % avant 1989, l'agriculture a connu une privatisation accélérée dès 1991. Les anciens propriétaires ont obtenu entre 0,5 et 10 hectares de terre cultivable : 3,6 millions de micro-exploitations (d'une superficie moyenne de 2,3 hectares 1996), pratiquant une agriculture de subsistance, sont ainsi apparues. Ce morcellement des terres, l'absence du capital nécessaire à l'achat des équipements, la pauvreté des infrastructures et des technologies expliquent la diminution considérable, après 1989, de la production céréalière. Aujourd'hui, le pays produit du maïs, du blé, de la betterave à sucre, des pommes de terre, des fruits et des produits laitiers. L'élevage ovins, porcins et de volaille est relativement important.
2. L'industrie
La structure de la production industrielle a quelque peu changé. Les industries de transformation, qui représentent plus de 85 % de la production industrielle, ont vu leur part diminuer au profit des industries extractives et du secteur énergétique. Malgré les exploitations intensives de la période communiste, la Roumanie dispose encore de minerais (plomb, zinc, manganèse, chrome et cuivre), de pétrole, de gaz naturel, de charbon et de lignite. Le site aurifère de Rosa Montana, en Transylvanie, renfermerait le troisième gisement d'or au monde. La production d'énergie constitue, toutefois, le principal goulet d'étranglement de l'industrie roumaine, en raison des énormes capacités industrielles développées dans les années 1960 et 1970 et du caractère « énergophage » d'un appareil de production obsolète. L'inauguration, en 1996, de la première unité de la centrale nucléaire de Cernavodă, gérée par un consortium roumano-italo-canadien, n'a résolu que partiellement la question de l'approvisionnement énergétique.
La frontière maritime entre la Roumanie et l'Ukraine, dans la mer Noire, a été établie en 2009 par la Cour internationale de justice de La Haye. La Roumanie a obtenu 9 700 km2 du plateau continental, qui recèle de grands gisements de gaz.
Malgré ces changements, il ne s'est toujours pas produit une restructuration en profondeur de l'industrie. La concentration industrielle, plus importante ici que dans les autres pays de l'Europe centre-orientale, rend les réformes structurelles plus difficiles. Plus d'un tiers des emplois industriels sont encore concentrés dans des entreprises de plus de 2 000 salariés. La métallurgie (acier, aluminium), la pétrochimie, la mécanique (matériel agricole, ferroviaire, aéronautique, automobile) viennent en tête, suivies par le textile, l'alimentation, le bois et le papier. Mais la productivité est faible, faute d'investissements.
Plus de 90 % des exportations proviennent de l'industrie, qui est, en même temps, à l'origine d'un déficit commercial chronique, du fait des importations d'énergie, de produits intermédiaires et de technologies qu'elle nécessite. Les premiers postes d'exportation sont la confection, les meubles, les véhicules de transport, les fibres chimiques synthétiques et artificielles, et la métallurgie. L'adhésion prochaine à l'Union européenne devrait conduire à de nouvelles négociations portant, en particulier, sur les produits sidérurgiques, textiles et agroalimentaires.
3. Le commerce extérieur
Après l'écroulement du Comecon (en français, CAEM), le commerce extérieur roumain a connu une réorientation vers l'Ouest. Ainsi, en 1995, les échanges avec les pays de l'Union européenne représentaient plus de la moitié du volume total, contre seulement un tiers en 1989. En 1995 est entré en vigueur l'accord d'association avec l'Union européenne, qui est devenue le premier partenaire commercial de la Roumanie. La Russie garde toutefois la troisième place, en raison des importations massives de gaz naturel et de pétrole. En 1997, la Roumanie a rejoint les pays signataires de l'Accord centre-européen de libre-échange (ACELE), à savoir la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne.
En 2007, la Roumanie rejoint, avec la Bulgarie, l'Union européenne.
Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique de la Roumanie et population de la Roumanie.