PCC

sigle de parti communiste chinois

Parti dominant et dirigeant de la République populaire de Chine.

« Avant-garde à la fois de la classe ouvrière chinoise, du peuple chinois et de la nation chinoise » (Constitution du PCC amendée du 4 novembre 2002), le PCC est fondé en juillet 1921. Il regroupe actuellement près de 83 millions d’adhérents.

1. Les grandes lignes de l’organisation

Bien que le Congrès national populaire soit officiellement l’organe suprême du pouvoir, le parti est la source exclusive de l'autorité en République populaire de Chine : le président de la République, le Premier ministre et le Conseil d’État en sont issus tandis que les grandes lignes politiques sont adoptées ou entérinées lors de ses congrès. Son fonctionnement obéit au principe du « centralisme démocratique » : le Congrès national, réuni une fois tous les cinq ans, élit le Comité central (205 membres permanents et 171 suppléants), qui élit à son tour les vingt-cinq membres du Bureau politique, son Comité permanent et le secrétaire général du Comité central (CC). C’est ce dernier qui remplit les fonctions de chef de l’État. Le pouvoir politique est ainsi contrôlé par le Bureau politique, son Comité permanent et le secrétariat général du CC, tandis que la Commission militaire centrale est l’organe suprême dans le domaine militaire. La Commission centrale de contrôle de la discipline est également élue par le congrès.

Le parti est organisé hiérarchiquement au niveau local : provinces, régions autonomes, municipalités, préfectures autonomes, villes divisées en districts. Les congrès s’y tiennent également tous les cinq ans pour examiner les rapports du comité du parti de l’échelon correspondant, élire ces derniers et adopter des mesures dans des domaines donnés.

À la base, le parti est implanté dans les zones rurales, les entreprises, les administrations, l’armée, les organisations de masse, le seuil minimal étant fixé à trois membres. L’adhésion est ouverte à tous et acceptée après examen par les adhérents de la branche du parti concernée et une période probatoire d’un an.

2. Les congrès récents du PCC à l’heure de la modernisation

Le XIIe Congrès, réuni en septembre 1982, s’efforce de consolider les organes du parti, très fortement ébranlés par les séquelles de la Révolution culturelle et les luttes de pouvoir. Deng Xiaoping y présente sa théorie d’un « socialisme avec des caractéristiques chinoises », au programme du congrès suivant en octobre-novembre 1987 : y est notamment développée la théorie selon laquelle le socialisme en Chine en est toujours à sa « phase initiale », phase encore très longue (estimée à un siècle) et marquée par la principale contradiction entre « les besoins matériels et culturels croissants du peuple d’une part, et la production insuffisante de la société d’autre part ». Un projet de développement économique en trois étapes y est ainsi présenté dont un quadruplement du PIB de 1980 à la fin du siècle.

Le congrès suivant (octobre 1992) est marqué par le rapport de Jiang Zemin sur l’accélération des réformes et se conclut par l’annonce d’un « système économique socialiste de marché ».

Le XVe congrès (septembre 1997) rend hommage à Deng Xiaoping en intégrant sa théorie dans la constitution du PCC comme l’une des trois sources idéologiques de l’action du parti au côté du marxisme-léninisme et de la pensée de Mao Zedong.

Le XVIe Congrès (novembre 2002) y ajoute la théorie des « Trois Représentativités » de Jiang Zemin : le parti doit représenter « le développement des forces productives les plus avancées » ; « une culture nationale, scientifique et populaire qui réponde aux besoins de la modernisation » toujours inspirée par le marxisme mais adapté et enrichi ; les « intérêts fondamentaux de l’immense majorité du peuple chinois ». L’idée qu’il n’y a plus de contradiction fondamentale entre le capitalisme et le communisme apparaît en filigrane et l’intégration des forces montantes issues de la réforme économique (classe moyenne, techniciens, entrepreneurs privés) au sein du parti en est le résultat le plus saillant. Par ailleurs, la notion de « direction selon la loi » est introduite. Hu Jintao est élu secrétaire général avant d’être confirmé lors du XVIIe Congrès (octobre 2007).

Sa succession advient à l’issue du XVIIIe Congrès (novembre 2012) : Xi Jinping, promu au sein du comité permanent cinq ans auparavant alors qu’il était secrétaire du parti à Shanghai, devenu vice-président de la République en 2008, est élu secrétaire général du Comité central et prend également la tête de la Commission militaire centrale.

Pour en savoir plus, voir l'article Histoire de la Chine.