océan Indien

Carte de l'océan Indien datant de 1519
Carte de l'océan Indien datant de 1519

Océan situé entre l'Afrique, l'Asie, l'Australie et l'Antarctique.

          

L'OCÉAN INDIEN EN CHIFFRES
Superficie d'ensemble
(millions de km2)
74,5*
Superficie par étages bathymétriques
(profondeurs en km)
 
  0-0,2
0,2-1
  1-2
  2-3
  3-4
  4-5
  5-6
  6
 2,4
 2,0
 2,3
 5,5
18,6
28,6
14,5
 0,4
Volume
(millions de km3)
292
Profondeur moyenne
(m)
3 897
Profondeur
maximale (m)
7 455
(fosse de Java)
Largeurs (km)
  Muqdisho-Sumatra
  Port Elizabeth-Perth
  
3 100
4 600

* excluant la partie située au-delà de 55° de latitude S. (océan Austral).

GÉOGRAPHIE

L'océan Indien se distingue par des dimensions relativement réduites, une position en majeure partie australe, et la fermeture au N. de l'Asie. Largement ouvert au S. à l'influence antarctique, il est soumis au N. à l'influence de la mousson asiatique.

Géomorphologie

L'océan Indien a la forme d'un triangle, dont les lignes médianes sont formées par des dorsales océaniques, disposées en Y renversé, dont l'expansion a produit la fragmentation de l'ancien continent de Gondwana. Les bassins océaniques sont distribués en trois ensembles inégaux. Entre les dorsales du Sud-Ouest et du Nord-Ouest (ou de Carlsberg), les bassins occidentaux (ou africains) ont été formés par l'accrétion de la plaque Afrique. Ce sont des cuvettes subméridiennes (de Somalie, de Madagascar, du Mozambique, du Natal, des Aiguilles), occupées par de petites plaines abyssales, et cloisonnées par des dorsales aséismiques, dont la principale forme le plateau des Seychelles-Mascareignes, que recouvre un entablement de calcaire corallien à fleur d'eau. La dorsale de Carlsberg pénètre dans le golfe d'Aden et est responsable de l'ouverture de la mer Rouge et de la rotation de la péninsule arabique. Les bassins septentrionaux et orientaux, correspondant à la plaque australo-indienne, ont été créés à mesure que les boucliers du Deccan et de l'Australie dérivaient vers le N. Les bassins sont étendus et profonds (bassins cinghalais, ouest-australien, sud-australien), compartimentés par des dorsales aséismiques subméridiennes (Chagos-Laquedives-Maldives ; Nonantest ou Est-Indienne) ou zonales. Les bassins méridionaux, créés par l'expansion de la plaque Antarctique entre les dorsales indiennes du Sud-Ouest et du Sud-Est, sont plus petits et en partie isolés de l'océan Austral par les plateaux des Kerguelen, des Crozet et leurs prolongements sous-marins.

La majeure partie des marges continentales est de type passif. Les plates-formes continentales sont ordinairement étroites, sauf dans le Sud-Ouest (région de Madagascar), dans le Nord (golfe Persique et à l'O. du Deccan) et dans l'espace compris entre l'Indonésie et l'Australie (mers de Timor, d'Arafura et golfe de Carpentarie). Les pentes continentales sont redressées et localement prolongées par des plateaux marginaux étendus (des Aiguilles, du Mozambique devant l'Afrique, de Wallaby et du Naturaliste à l'O. de l'Australie). Les glacis continentaux atteignent des dimensions considérables en mer d'Arabie (cône de l'Indus) et sur le golfe du Bengale (cône du Gange), construits par les apports alluviaux volumineux fournis par les fleuves himalayens. Les marges dominées par les péninsules et les arcs insulaires du Sud-Est asiatique sont les seules de type actif et séismique. Le plongement des fonds océaniques de la plaque indo-australienne sous l'Asie est matérialisé par la formation des fosses de Sumatra et de Java. En arrière des arcs Andaman, Nicobar et Mentawai sont isolés des bassins marginaux (mer des Andaman), produits par l'extension et l'affaissement de la croûte continentale.

Hydrologie

Soumis à une double influence, le comportement des eaux est plus complexe que dans les autres océans.
1. Le système austral (au S. de 10° de latitude S.) est caractérisé par la distribution régulièrement zonale des vents, des températures (de l'air et de l'eau), de la salinité et des courants superficiels. Commandés par les anticyclones mobiles allongés entre le 20e et le 30e parallèle, les vents, généralement forts, créent une circulation à rotation contrahoraire. Le circuit est composé par les courants ouest-australien (S.-N.), sud-équatorial (E.-O.), du Mozambique (N.-S.) et, au-delà du front subtropical, par le courant austral (O.-E.). En profondeur, les masses d'eau suivantes s'étagent et s'écoulent vers le N.-O. : l'eau centre-indienne, formée au voisinage du front subtropical ; l'eau antarctique intermédiaire, qui a plongé sous le front polaire ; enfin l'eau antarctique de fond venue des marges continentales de l'Antarctique.
2. Le système « moussonique » occupe tout le reste de l'océan Indien. Son moteur est le renversement saisonnier des vents de mousson. La vitesse des vents et des courants, les températures de l'air et de l'eau, et la salinité présentent de plus grandes variations dont l'amplitude croît vers le continent asiatique. En hiver, l'alizé soufflant du N.-E. vers la convergence intertropicale crée une circulation superficielle comparable à celle des autres océans : le mouvement à composante occidentale (courant dit de la mousson du N.-E., courant de Somalie) est associé à un retour vers l'E. (contre-courant équatorial, courant de Java) et à des remontées d'eau froide sur les rivages sous le vent. En été, les vents chauds, humides et instables (cyclones) attirés par les basses pressions asiatiques provoquent un réchauffement et une dessalure partielle des eaux, ainsi qu'une accélération des courants (singulièrement pour le courant de Somalie) qui portent en prédominance vers l'E. (courant de la mousson de S.-O.), sauf en bordure de l'Indonésie (courant de Java). En profondeur, au niveau de l'eau antarctique intermédiaire, les eaux salées et denses sorties de la mer Rouge et du golfe Persique s'écoulent vers le S.-E.

La vie

L'océan Indien se distingue par la faible productivité des eaux de surface privées d'échanges verticaux revitalisants. Seules échappent à cette pauvreté les régions affectées par les remontées saisonnières d'eau froide. Cependant, les courants entraînent souvent les substances nutritives à des distances inaccessibles, sauf pour les grandes unités de pêche industrielle venues de l'Extrême-Orient (Japon, Taiwan, Russie). La température élevée des eaux favorise le développement des récifs et des plates-formes récifales semées d'atolls (Maldives, Chagos, Laquedives, Seychelles, Comores). Au débouché des grands deltas, les eaux turbides entretiennent une productivité régionale. Fonds et rivages coralliens ou vaseux font l'objet d'une exploitation halieutique artisanale et faiblement productive.

À partir du xve s. (Vasco de Gama), les civilisations maritimes, souvent d'origine extérieure (Égyptiens, Phéniciens, Chinois, Arabes), ont été bouleversées par l'introduction du grand commerce colonial et l'implantation de comptoirs établis par les Portugais, les Hollandais, les Britanniques et les Français. Les routes commerciales actuelles sont fondamentalement exportatrices : à la route des Indes a succédé la route du Cap, évacuant les hydrocarbures du golfe Persique. Nombre d'îles et de rivages sont submergés par la vague démographique venue de l'Inde.

En 2004, un tremblement de terre sous-marin a entraîné un tsunami qui a balayé les côtes du nord-est de l'océan Indien et notamment celles de Sumatra, en Indonésie, de la Thaïlande, du sud-est de l'Inde et de Sri-Lanka.

Carte de l'océan Indien datant de 1519
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