Consommation

Priorité à la lutte contre l'inflation

Six mois d'un calme surprenant. Dans l'univers de la consommation, où entreprises et associations ont plutôt l'habitude d'en découdre avec virulence, l'absence de tout conflit d'importance reste sans doute le fait marquant de la fin d'année 1982. L'existence d'un ministère de la Consommation semble à la fois inciter les associations à s'exprimer de façon plus sereine et rassurer les entreprises, qui découvrent un interlocuteur ouvert au dialogue.

Il est vrai que Catherine Lalumière ne ménage pas sa peine. Déjà, elle chapeaute l'opération vacances 82, qui mobilise tout l'été 2 000 fonctionnaires. Objectif : défendre et conseiller les « consommateurs-touristes », mais aussi surveiller les étiquettes. Dès la rentrée, le ministre s'applique à faire passer auprès de tous les partenaires sa préoccupation majeure : priorité à la lutte contre l'inflation, grâce à une amélioration de la qualité des produits et aussi à des efforts d'information.

Dans cette optique, l'Institut national de la consommation commence à diffuser des bulletins d'information sur les prix au travers du système Télétel expérimenté à Vélizy. En novembre, l'indication du prix au kilo ou au litre devient obligatoire pour une trentaine de produits. Et, dès décembre, les premiers contrats d'amélioration de la qualité sont souscrits entre industriels et associations, symbolisant l'accord des partenaires sur des niveaux minimaux de qualité dans le textile et les jouets. Si les entreprises se montrent sensibles au langage plus économique que consumériste adopté par le ministère, elles se réjouissent également de ce qu'on leur accorde enfin un droit de réponse à la télévision, lorsque leurs produits sont mis en cause par les émissions de l'Institut national de la consommation.

Quant aux associations, elles se sont mobilisées à l'occasion du blocage des prix, pour contrôler étroitement les étiquettes. Certaines surveillances ont d'ailleurs paru excessives aux distributeurs, qui redoutent que la vigilance des consommateurs ne se transforme en terrorisme consumériste.

Reste que les associations se sont surtout montrées soucieuses, en fin d'année, d'organiser la sortie du blocage de façon cohérente avec les professionnels. Et, signe révélateur de leurs nouvelles préoccupations, elles ont massivement participé, toutes tendances confondues, à un important colloque sur l'inflation organisé en novembre par le ministère.