Les lésions du sein sont les plus nombreuses : 77 000 au total, dont 47 000 cancers. Puis viennent celles du col utérin : 15 700, dont 13 700 cancers. Après les lésions gynécologiques, les tumeurs des voies aérodigestives supérieures occupent la deuxième place : 14 970 cancers des bronches, 8 355 cancers du larynx, 6 938 cancers de l'œsophage. On a également décelé : 4 376 mélanomes, 3 637 maladies de Hodgkin, 5 879 lymphomes non hodgkiniens, 4 194 tumeurs embryonnaires, 3 312 tumeurs du système nerveux.

Pour l'ensemble des cancers, le taux de survie à 5 ans est de 43 %, avec une forte différence selon le sexe : 30 % sur 45 894 cas pour le sexe masculin et 56 % sur 41 262 cas pour le sexe féminin. En l'absence de métastases initiales, ce taux de survie est meilleur : 46 % pour l'ensemble, 32 % pour les hommes et 62 % pour les femmes.

Survie

Toutes les localisations cancéreuses n'ont pas le même pronostic. Le taux de survie à 5 ans (pour les sujets n'ayant pas de métastases initiales) est de 68 % pour le cancer du sein, 64 % pour celui du col utérin et 55 % pour celui du côlon. On tombe ensuite au-dessous de 50 % : rectum 46 %, larynx 43 %, langue 25 %, bronches 16 %, œsophage 9 %.

En 5 ans, le pourcentage de tumeurs évoluées du sein a diminué par rapport à celui des tumeurs prises au début : ce progrès est sans doute dû à l'éducation des femmes (autopalpation) et du corps médical (palpation systématique des seins lors des examens généraux ou gynécologiques).

Pour les cancers du col utérin, grâce à une consultation plus précoce et à l'amélioration des traitements, les guérisons à 5 ans, définitives dans la quasi-totalité des cas, sont passées en 15 ans de 45 à 64 %.

Malgré les progrès thérapeutiques, les résultats demeurent très décevants dans les cancers des bronches ; le tabac est ici le principal responsable.

Interféron : les essais cliniques sont suspendus

Le ministère de la Santé annonce, début novembre, la suspension pendant quelques mois des essais de traitement des cancers par l'interféron préparé à l'Institut Pasteur à partir de cultures de globules blancs. La décision est prise sur avis du Conseil scientifique (présidé par le Pr R. Flamand), placé auprès de la commission ministérielle chargée de définir et de contrôler les effets cliniques de l'interféron Pasteur.

Accidents

Des accidents cardiaques mortels avaient été signalés chez quatre des vingt sujets ayant reçu de l'interféron par voie intraveineuse ou intramusculaire pour un cancer très évolué. C'est la première fois qu'on publie les résultats d'un essai thérapeutique dit de phase 1, c'est-à-dire destiné à établir la toxicité d'un médicament nouveau en fonction de la dose utilisée.

On a parlé d'un défaut de pureté du produit : les analyses ont montré que l'interféron Pasteur était le plus pur des interférons préparés selon la méthode Cantell (du nom de son inventeur finlandais).

Aucun accident cardiaque attribuable à l'interféron n'avait encore été observé en clinique ni en laboratoire chez la souris. Un des décès concerne un cancéreux cardiaque. On recommence l'étude toxicologique de l'interféron Pasteur. Selon la commission, les essais thérapeutiques en cancérologie pourraient reprendre en mars 1983.

Les vaccins synthétiques

Des travaux expérimentaux montrent qu'il est possible de produire des vaccins entièrement synthétiques : ce sont des particules peptidiques qui, conjuguées à un porteur également synthétique, sont capables de provoquer chez l'animal vacciné la naissance d'anticorps. On a ainsi réalisé des antigènes synthétiques de l'hépatite virale, de la grippe, de la diphtérie, de la fièvre aphteuse. Au symposium Pasteur-Weizmann sur les biotechnologies (novembre), les professeurs L. Chédid et Ruth Arnon ont souligné le fait que ces préparations synthétiques sont mieux tolérées que les vaccins classiques.

Première implantation réussie d'une prothèse cardiaque partielle

Des cœurs artificiels provisoires avaient déjà été mis en place chez des patients dans l'attente de l'implantation d'un cœur humain naturel. Deux essais de prothèse permanente, tentés à l'université du Texas en 1969 et 1981 par le Dr Denton Cooley, s'étaient soldés par un échec quasi immédiat. Le docteur William de Vries, du centre hospitalo-universitaire de l'Utah, à Salt Lake City, a dû attendre plus d'un an avant d'être autorisé par la Food and Drug Administration, organe sanitaire suprême outre-Atlantique, à entreprendre une nouvelle tentative sur la personne d'un malade atteint de dégénérescence du myocarde.