Gari Ulubeyan

Une demi-victoire pour les réformateurs

Aussi éclatante soit-elle, la victoire des réformateurs aux élections législatives se doit d'être relativisée, en raison de l'étroitesse de la marge de manœuvre des députés dans la vie politique iranienne. Gardien du dogme islamiste, c'est le guide de la révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, héritier spirituel et politique de l'ayatollah Khomeyni, qui tient les rênes du pouvoir. Issu directement de la hiérarchie religieuse, puisqu'il est élu par un conseil d'experts de 86 membres, des mollahs et des théologiens, il exerce un contrôle étroit sur le pouvoir exécutif – et sur les armées – et garde la main haute sur le pouvoir législatif, dont les lois doivent avoir l'aval du Conseil des gardiens, qu'il contrôle. Mais la fonction du président Khatami n'est pas seulement honorifique et il va s'attacher à le prouver, d'autant qu'il peut s'appuyer désormais sur la majorité que lui ont donnée les élections législatives dans un Parlement qui reflète la volonté de changement des Iraniens.