La visite officielle de Nelson Mandela à Paris, en juillet, ouvre des perspectives économiques raisonnables compte tenu des incertitudes politiques qui pèsent encore sur l'Afrique du Sud.

L'Asie

En ce qui concerne l'Asie, le fait le plus notable ne réside sans doute pas dans la visite du Premier ministre Li Peng en France (avril), malgré la signature d'importants contrats, mais bien dans la réadmission de la France, en septembre, au forum du Pacifique Sud. Après le sixième et dernier tir nucléaire sur l'atoll de Fangataufa le 27 janvier, le chef de l'État annonce immédiatement l'arrêt définitif des essais et la mise en place d'initiatives françaises en faveur du désarmement. La France, les États-Unis et la Grande-Bretagne signent le 25 mars à Suva, capitale des Fidji, le traité de Rarotonga, sur la dénucléarisation du Pacifique Sud, suivi, en septembre, par le traité d'interdiction totale des essais nucléaires (CTBT, pour Comprehensive Test Ban Treaty), ouvert à la signature de tous les États dans le cadre de l'ONU, et auquel l'Inde oppose par ailleurs son veto.

Une page est donc tournée, qui permet à la France de reprendre sa place dans le Pacifique Sud. Encore devra-t-elle prendre ses distances avec les initiatives brouillonnes de Gaston Flosse, président du gouvernement de la Polynésie française, pour renouer des relations de confiance avec l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'ensemble des micro-États de la région, au moment où le désengagement financier américain et britannique lui ouvre de brillantes perspectives de coopération.

Bernard Droz