Un neuvième candidat inclassable, Jacques Cheminade, n'obtient que 0,3 % des suffrages.

Le second tour et la victoire de Jacques Chirac

Le 7 mai, la participation (79,7 %) est en progrès de 1,3 % sur celle du premier tour mais la forte progression des blancs et nuls (6 %) provoque un recul des suffrages exprimés (74,9 % contre 76,2 % au premier tour). Cette progression globale des blancs, nuls et abstentions résulte du refus d'un certain nombre d'électeurs de droite du premier tour de voter J. Chirac au second, particulièrement dans les milieux populaires. Un nombre non négligeable d'électeurs balladuriens se sont abstenus au second tour, particulièrement dans l'Ouest et la Région Rhône-Alpes, et, surtout, de nombreux électeurs lepénistes ont préféré le vote blanc ou nul, comme on peut le voir dans le Nord et l'Est industriel et le Midi méditerranéen.

Ces mauvais reports à droite dans les milieux populaires, où L. Jospin progresse fortement entre les deux tours, tempèrent la victoire de J. Chirac. Celui-ci est le premier président de la Ve République à être élu sans obtenir la majorité absolue des votants (49,5 % des inscrits). La géographie du rapport des forces entre J. Chirac (52,6 %) et L. Jospin (47,4 %) au second tour reproduit la carte traditionnelle de l'affrontement droite/gauche.

Pierre Martin