Jean Fournet-Fayard, président de la Fédération française de football (FFF), à son tour inculpé dans l'affaire du stade Furiani. Fort du soutien du milieu professionnel, le président annonce qu'il ne démissionnera pas.

Le gouvernement Bérégovoy échappe, à trois voix près, à sa première motion de censure présentée par l'opposition à propos de la réforme de la politique agricole commune (PAC). Les communistes se sont joints à la droite, mais Raymond Barre n'a pas voté le texte.

Réapparition à l'ambassade de France à Kinshasa (Zaïre) du Congolais Bernard Yanga, témoin dans l'affaire du DC 10 d'UTA. Cet homme, qui détient des informations susceptibles d'incriminer la responsabilité des services libyens dans l'attentat aérien, avait disparu en janvier, alors que le juge Jean-Louis Bruguière s'apprêtait à l'interroger. (chrono. 26/01)

Les quatre millions d'électeurs danois rejettent par 50,7 % les accords de Maastricht. Le gouvernement de M. Poul Schlüter, presque tous les partis représentés au Parlement, le patronat et les syndicats avaient pourtant appelé au « oui ». L'opposition est venue de l'extrême droite et de l'extrême gauche, mais surtout de l'opinion publique elle-même. À l'issue du scrutin, le gouvernement fait savoir qu'il ne démissionnera pas et qu'il souhaite le maintien du pays dans la Communauté européenne.

À la suite des dernières élections primaires, George Bush et Bill Clinton sont définitivement assurés d'être les candidats des partis républicain et démocrate aux élections présidentielles. Toutefois, leur succès est terni par la montée dans les sondages du milliardaire texan Ross Perot, qui semble prêt à présenter sa candidature indépendamment des partis.

Grâce au soutien des Indiens du Parti travailliste, le général Sitivieni Rabuka est nommé Premier ministre à la suite des premières élections depuis 1987.

Nomination de deux nouveaux membres du gouvernement : Bruno Durieux, ministre délégué auprès du ministre de l'Industrie et du Commerce extérieur (Dominique Strauss-Kahn), chargé du Commerce extérieur, et François Loncle, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de la Ville.

François Mitterrand annonce que les Français se prononceront par référendum sur la ratification des accords de Maastricht. Juste auparavant, Helmut Kohl et François Mitterrand avaient réaffirmé leur détermination « à poursuivre fermement » la mise en œuvre de l'Union européenne.

Réunis à Oslo, les douze ministres de la Communauté européenne décident qu'il n'y aura pas de renégociation des accords de Maastricht. Le Danemark sera attendu jusqu'au 1 janvier 1993 ; au-delà, si ce pays n'avait toujours pas ratifié les accords de Maastricht, la Communauté européenne se poursuivrait à onze.

Jean-Pierre Changeux, neurobiologiste de 56 ans, succède à Jean Bernard à la présidence du Comité national d'éthique. Un chercheur remplace un médecin, ce qui fait dire aux observateurs que le Comité devrait passer d'une direction humaniste à une orientation plus rationaliste.

Waldemar Pawlak, 33 ans, est désigné comme Premier ministre. Issu des milieux agricoles, M. Pawlak, qui n'a jamais été membre de Solidarité, bénéficie de l'appui du président Lech Walesa et d'une partie de la droite comme de la gauche (dont les anciens Premiers ministres Bielecki et Mazowiecki). (chrono. 2/07)

Aboulfaz Eltchibey, candidat du Front populaire, élu président avec 63 % des voix. Docteur en civilisation et langue arabes, cet intellectuel de 54 ans veut à la fois soustraire son pays à la CEI, promouvoir les valeurs démocratiques et rester fidèle aux racines islamiques ; il est favorable à un rapprochement avec la Turquie, tout en sachant qu'Ankara ne s'impliquera pas dans une lutte armée contre l'Arménie.

Le résultat des élections législatives des 5 et 6 juin remet en cause la fédération entre Tchèques et Slovaques, séparés par leurs sensibilités nationales mais aussi par des conceptions économiques divergentes. Alors que les Tchèques approuvent largement le passage à l'économie de marché, en Slovaquie, les trois partis nationalistes totalisent plus de 48 % des voix. Les deux vainqueurs des élections, le conservateur tchèque Vaclav Klaus, leader du Parti civique démocratique (ODS) et le nationaliste slovaque Vladimir Meciar, chef de file du Mouvement pour une Slovaquie démocratique (HZDS), tentent de négocier au mieux le maintien de la fédération ou la partition. Le 10, le président Vaclav Havel, partisan résolu du maintien de l'unité tchécoslovaque, fait savoir qu'il se présentera à un second mandat. (chrono. 6/07)

Jim Courier (n^o 1 mondial) remporte la finale masculine de Roland-Garros pour la deuxième année consécutive. La veille, Monica Seles (n^o 1 mondiale) faisait de même chez les femmes, pour la troisième année consécutive.

L'écrivain Farag Foda, 47 ans, est assassiné au Caire par deux intégristes musulmans. Dans ses livres et ses articles, il dénonçait le « danger islamiste » et réclamait pour son pays une stricte laïcité.

Atef Bsisou, 44 ans, responsable de la sécurité de l'OLP, assassiné à Paris. L'organisation de Yasser Arafat met en cause les services secrets israëliens (Mossad), mais les enquêteurs semblent privilégier la piste d'Abou Nidal, l'extrémiste palestinien, qui dément formellement.

Elisabeth II entame sa troisième visite d'État en France depuis son couronnement en 1952. Pendant quatre jours, la souveraine britannique s'efforce de rappeler les liens rapprochant les deux pays qui, dira-t-elle, sont complémentaires comme « l'huile et le vinaigre ».

À l'initiative du Mouvement européen, dont la branche française est présidée par M. Jean François-Poncet, sénateur UDF, ancien ministre des Affaires étrangères, Mme Elisabeth Guigou, ministre des Affaires européennes, et M. Valéry Giscard d'Estaing se retrouvent sur la même tribune à Sélestat pour expliquer à l'opinion la logique des accords de Maastricht. Dans les jours qui suivent, Simone Veil, Laurent Fabius, Pierre Bérégovoy et François Léotard font de même, ce qui indigne une grande partie du RPR et certains éléments du PS.

Onze sociétés de télévision publique (Belgique, Chypre, Égypte, Espagne, Finlande, France – A2 et FR3 –, Grèce, Italie, Monaco, Portugal) créent à Lyon Euronews Développement. Ce consortium exploitera à partir de janvier 1993 une chaîne (diffusée par satellite) d'information continue (en cinq langues), à l'instar de CNN dont elle veut contrebalancer l'influence planétaire. Le marché concerné se monte à 23 millions de foyers.

Anand Panyarachun, nouveau Premier ministre thaïlandais. Nommé par l'armée à la tête du gouvernement à la suite du putsch de février 1991, ce diplomate de carrière s'était révélé comme un gestionnaire efficace. Son rappel par le roi satisfait l'opinion publique comme les milieux d'affaires. Anand Panyarachun n'exercera ses fonctions que pour quatre mois, le temps de dissoudre l'Assemblée et de préparer de nouvelles élections.

George Bush ne peut terminer son discours sur la place centrale de Panama. Alors qu'il s'apprête à célébrer la « renaissance de la démocratie » en Amérique latine, le président américain est interrompu par les gaz lacrymogènes lancés par la police contre des manifestants de gauche et des partisans de l'ancien président Noriega, qui reprochent aux États-Unis la brutalité de leur intervention dans le pays en 1989.

Jack Lang et le père Max Cloupet, secrétaire général de l'enseignement catholique, signent un protocole selon lequel l'État s'engage, d'une part, à rembourser en six ans 1,8 milliard de francs d'arriérés et, d'autre part, à améliorer la situation des personnels de l'enseignement privé. Ce compromis, qui avait déjà été amorcé par Lionel Jospin, satisfait la hiérarchie de l'Église, mais pas les syndicats de l'enseignement public.

Inaugurée le 3 juin à Rio de Janeiro, la Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement (CNUED), autrement appelée le « Sommet de la Terre », s'achève après avoir réuni les délégations de 160 pays et 117 chefs d'État et de gouvernement. Les États-Unis font figure d'accusés n^o 1, alors que Japonais et Européens veulent se présenter en champions de l'écologie. Les pays du tiers-monde tiennent, pour leur part, à ne pas dissocier environnement et développement. Après d'âpres négociations, la Conférence s'achève sur la signature de cinq accords, passablement édulcorés : la Convention sur les changements climatiques, la Convention sur la biodiversité (non signée par les Américains), la Déclaration sur la forêt, l'Agenda 21 (agenda, calendrier et financement des mesures susceptibles d'être prises) et la création d'une Commission pour le développement durable. En marge de la Conférence, un appel, dit « Appel d'Heidelberg », signé par des centaines de chercheurs, dont 52 prix Nobel, dénonce « l'émergence d'une idéologie irrationnelle ».

La Diète (Parlement) autorise, pour la première fois depuis 1945, les troupes japonaises à intervenir en dehors de l'archipel pour des missions de paix, dans le cadre de l'ONU. Cette décision inquiète toutefois une partie de l'opinion japonaise comme plusieurs de ses voisins asiatiques qui n'ont pas oublié les horreurs de la Seconde Guerre mondiale.

Egor Gaïdar est nommé Premier ministre par Boris Eltsine, à la veille du départ de celui-ci pour les États-Unis. La promotion de cet économiste libéral de 39 ans, théoricien du passage à l'économie de marché, est destinée à rassurer les Américains, inquiets du poids pris au sein de l'équipe gouvernementale russe par les représentants conservateurs des industries d'État. Elle décharge aussi le président Eltsine d'une part de ses responsabilités.

Libération des derniers otages occidentaux, deux Allemands enlevés le 16 mai 1989. Le gouvernement de Bonn assure ne pas avoir versé de rançon ou promis la liberté aux frères terroristes Hamadé, détenus en Allemagne.

42 personnes sont massacrées à Boipatong, une cité noire près de Johannesburg, par des partisans de l'organisation zouloue, proche du pouvoir blanc, Inkhata. Plusieurs témoins affirment que les tueurs auraient été accompagnés sur les lieux par la police sud-africaine. Le 21, Nelson Mandela annonce qu'il suspend les négociations avec le président De Klerk et, le 23, le Congrès national africain (ANC) décide de se retirer de la Conférence pour une Afrique du Sud démocratique (CODESA). (chrono. 3/08)

Le Sénat, par 192 voix contre 117, adopte le projet de révision de la Constitution préalable à la ratification des accords de Maastricht. Cependant, les sénateurs ajoutent au projet initial voté par l'Assemblée nationale des dispositions tendant à renforcer les pouvoirs de leur institution : toute mesure nouvelle concernant le droit de vote en France des étrangers membres de la CE devra être votée dans les mêmes termes par les deux assemblées. Dans un premier temps, François Mitterrand demande la suppression de cette disposition, mais, devant la détermination des sénateurs UDF, il est contraint à l'accepter. La voie pour l'adoption définitive du projet est alors ouverte.

Les deux nations vont réduire massivement leurs armements nucléaires stratégiques, basés au sol. À Washington, les présidents Bush et Eltsine décident d'éliminer en onze ans la totalité des missiles balistiques à têtes multiples et les deux tiers du nombre des ogives nucléaires. C'est la Russie qui consent aux plus grosses réductions, l'essentiel de son armement nucléaire à longue portée étant constitué par ces engins dits de « première frappe » ; les Américains conserveront encore de nombreux engins installés à bord de leurs sous-marins, non visés par l'accord. En contrepartie, Boris Eltsine attend de l'Amérique un accroissement sensible de son aide à l'économie russe.

Au référendum sur la ratification des accords de Maastricht, le « oui » l'emporte par près de 69 % des voix, avec une participation de 57 %.

Giuliano Amato, numéro 2 du Parti socialiste (PSI), est chargé de former le nouveau gouvernement. C'est un Turinois de 54 ans, ancien professeur de droit. Le 28, il présente son équipe, limitée aux quatre partis de la coalition sortante (PSI et Démocratie chrétienne, Parti libéral et Parti social-démocrate). Il s'agit d'un gouvernement plus resserré, avec un net renouvellement des hommes. L'« inoxydable » Giulio Andreotti, président du Conseil sortant, n'en fait pas partie.

Marc Bazin, 60 ans, nouveau Premier ministre. Sa nomination a pour conséquence d'empêcher le retour du président en exil, le père Jean-Bertrand Aristide, contrairement à ce qui avait été prévu. (chrono. 23/02)

Les deux Premiers ministres tchèque et slovaque, MM. Klaus et Meciar, parviennent à un accord sur le processus de partition de la Tchécoslovaquie qui devrait intervenir le 30 septembre. Le 21 juin, le président fédéral, Vaclav Havel, réclame la tenue d'un référendum, estimant que la partition ne peut être décidée par un simple accord entre les leaders des partis au pouvoir dans les deux républiques. (chrono. 3/07)

Victoire de Peugeot (905), devant Toyota (TS 010), aux soixantièmes 24 Heures du Mans. C'est la treizième victoire française dans cette épreuve et la première depuis 1982.

De très violents affrontements entre policiers moldaves et forces russophones font des dizaines de morts à Bendery, ville russophone située à l'ouest du Dniestr en zone moldave. (chrono. 25/06)

Ouverture du procès des responsables de la transfusion sanguine devant la 16^e chambre correctionnelle de Paris. Les quatre inculpés sont les docteurs Michel Garretta et Jean-Pierre Allain, anciens dirigeants du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), et, d'autre part, le professeur Jacques Roux et le docteur Robert Netter, hauts fonctionnaires du ministère de la Santé. Ils ont à répondre de la contamination par le virus du sida de plus de l 400 hémophiles (dont 250 sont déjà morts) ; ces contaminations sont imputables à la transfusion, au moins jusqu'à l'été 1985, de produits sanguins non chauffés dont on pouvait savoir, de façon incertaine en 1983 puis certaine l'année suivante, qu'ils étaient dangereux pour les patients. Le 16, la cour d'appel de Paris confirmait un jugement du tribunal administratif de Paris (en date du 20/01/91) selon lequel il était jugé que l'État avait commis une « faute lourde » dans cette affaire, notamment à partir du 12 mars 1985, date à laquelle le professeur Roux avait été définitivement averti par écrit des dangers que représentait la transfusion de sang contaminé. (chrono. 24/07)

Les présidents russe et ukrainien, Boris Eltsine et Leonid Kravtchouk, signent à Dagomys un accord en dix-huit points destiné à normaliser les rapports entre les deux pays. Par ailleurs, les deux hommes d'État sont convenus du principe du partage entre la Russie et l'Ukraine de la flotte de la mer Noire, les bases navales devant être « exploitées et financées conjointement ». (chrono. 3/08)

Échec du « blocus de Paris » par la Coordination paysanne. Pour protester contre la réforme de la politique agricole commune (PAC), la Coordination paysanne, en marge des syndicats agricoles traditionnels, avait souhaité que les tracteurs de ses sympathisants barrent les routes conduisant à la capitale. Face à la détermination du gouvernement et des forces de l'ordre, mais aussi face aux critiques des autres syndicats, le mouvement a échoué, même si dans plusieurs départements la mobilisation a été importante. (chrono. 21/05 et 1/06)

Réunis à Versailles, députés et sénateurs adoptent par 592 voix contre 73 le projet de révision constitutionnelle permettant la ratification par la France des accords de Maastricht. La majorité requise des 3/5 est largement dépassée, seuls les parlementaires communistes et une trentaine d'élus des autres partis ayant voté contre. La quasi-totalité des parlementaires RPR ont préféré s'abstenir.

Victoire des travaillistes aux élections législatives. Mené par Yitzhak Rabin, le Parti travailliste remporte quarante-quatre des cent vingt sièges à pourvoir. Il devra s'allier au parti de gauche Meretz (12 sièges) et, soit avec les partis arabes, soit avec les partis religieux et d'extrême droite. Le futur nouveau Premier ministre définit ses trois priorités : faire avancer le processus de paix (en proposant un régime d'autonomie aux Palestiniens des territoires occupés), lancer un programme d'action sociale et, enfin, améliorer les relations avec les États-Unis, largement dégradées au cours des derniers mois du gouvernement Shamir. (chrono. 20/02 et 13/07)

Putsch manqué à Tbilissi des partisans du président déchu Zviad Gamsakhourdia. Cela n'a pas empêché Edouard Chevardnadzé, président du Conseil d'État, de rencontrer Boris Eltsine pour discuter avec lui des problèmes de l'Ossétie, cette république autonome géorgienne (100 000 habitants) qui demande son rattachement à l'Ossétie du Nord (600 000 habitants), dépendant de la Russie.

Luc Guyau remplace Raymond Lacombe à la présidence de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Cet éleveur vendéen de 44 ans avait présidé le Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA) de 1982 à 1984 avant d'accéder en 1986 au poste de Secrétaire général de la FNSEA en 1986.

Création à Ankara d'une zone de Coopération économique de la mer Noire (CEN), entre Albanie, Azerbaïdjan, Arménie, Bulgarie, Géorgie, Grèce, Moldavie, Roumanie, Russie, Turquie et Ukraine. Avec la CEN, la Turquie renforce son influence régionale. Ce qui pousse l'Iran à critiquer cette nouvelle structure et à la présenter comme un simple « outil » des Occidentaux. Cette première réunion de la CEN est aussi l'occasion pour les dirigeants moldaves, roumains, russes et ukrainiens de décider d'un cessez-le-feu en Moldavie. (chrono. 21/07)

Échec à Strasbourg des pourparlers de paix en Bosnie-Herzégovine. Après ses entrevues avec les présidents serbe, croate et avec le ministre des Affaires étrangères bosniaque, lord Carrington, président de la Conférence européenne sur la Yougoslavie, fait part de son pessimisme.

La partie occidentale de l'Allemagne autorise l'avortement, légal dans l'ex-RDA. Jusqu'alors, sauf contre-indication médicale grave, l'avortement était interdit en RFA, même en cas de viol. À l'occasion de l'adoption de cette loi, de graves fissures sont apparues au sein de la coalition gouvernementale : le FDP et une partie de la CDU se sont fortement opposés à la majorité de la CDU et au CSU, très lié à l'Église catholique. (chrono. 4/08)

Le TGV adopté par les Allemands, les Belges et les Hollandais. Après l'Espagne et le Texas, le constructeur franco-britannique GEC-Alsthom remporte un nouveau succès à l'exportation : de préférence au train allemand ICE, les trois pays européens ont passé commande de 27 rames TGV, destinées au futur train ultrarapide qui reliera Paris à Bruxelles, Cologne et Amsterdam.

Début à Alger du procès des sept dirigeants du Front islamique du salut (FIS), dont Abassi Madani, 61 ans et Ali Belhadj, 38 ans. Aussitôt ouvert, le procès est reporté au 12 juillet, la défense protestant contre l'interdiction faite à la presse et aux observateurs étrangers d'assister aux débats et contre le refus du tribunal d'appeler comme témoins plusieurs hommes politiques, dont Sid Ahmed Ghozali.

À l'issue du 47^e sommet européen, à Lisbonne, Jacques Delors est prolongé pour deux ans à la tête de la Commission européenne. Âgé de 66 ans, le président de la Commission occupe ce poste depuis 1985. Par ailleurs, les Douze, soucieux de paraître unis après le refus danois de ratifier les accords de Maastricht, ont évité d'aborder les sujets délicats, notamment budgétaires, qu'ils ont renvoyés au prochain sommet. La présidence tournante passe du Portugal à la Grande-Bretagne.

François Mitterrand en visite éclair à Sarajevo. Le président français reste six heures dans la ville assiégée et exige la réouverture de l'aéroport pour laisser passer vivres et médicaments. Même si certains d'entre eux cachent mal une certaine irritation, les principaux dirigeants du monde saluent cet acte de courage. Le lendemain, l'aéroport de Sarajevo passe sous le contrôle des casques bleus et un premier avion porteur français se pose à Sarajevo, tandis que l'ONU décide d'envoyer un contingent supplémentaire de 1 000 hommes pour garder l'aéroport ; une action militaire internationale n'est plus exclue au cas où les forces serbes tenteraient à nouveau de s'opposer à sa réouverture.

Plus de 100 000 personnes manifestent à Belgrade pour réclamer le départ du président Slobodan Milosevic. Encouragée par l'Église orthodoxe serbe, cette manifestation est organisée par l'opposition nationaliste et, notamment, par Vuk Draskovic, président du Mouvement serbe pour le renouveau (SPO).

Mohamed Boudiaf, 73 ans, président du Haut Comité d'État depuis le 14 janvier, est assassiné à Annaba alors qu'il prononçait un discours. Le meurtrier (qui affirme avoir agi seul), le sous-lieutenant Lembarek Boumaarafi, est arrêté ; il s'agit d'un membre des services chargés de la sécurité du président, mais on ignore les motivations réelles de son acte : agissait-il pour le compte du FIS, du FLN ou d'autres organisations ? Cette disparition tragique est déplorée par presque toutes les capitales, sauf par Téhéran où l'on se contente de relater le fait, sans commentaire. Au Liban ou en Égypte, les organisations islamistes estiment qu'un tel assassinat se produit quand « on ne respecte pas la volonté des peuples ». (chrono. 14/01 et 25/07)

Inculpé d'ingérence, de trafic d'influence et de corruption, François Léotard démissionne de ses mandats électifs (maire de Fréjus, député du Var) pour prouver son innocence, sans bénéficier d'aucune immunité. On lui reproche d'avoir acheté, nettement en dessous de son prix normal, sa maison de Fréjus. Il se trouve que le vendeur, lui-même inculpé, est un administrateur de la société d'économie mixte (SE-MAF) chargée de l'aménagement de Port-Fréjus, et dont M. Léotard, en tant que maire de la ville, était président.

Le surgénérateur Superphénix suspendu sine die. Pierre Bérégovoy décide de subordonner le redémarrage de la centrale nucléaire de Creys-Malville (Isère) à une enquête publique et à des travaux de sécurité supplémentaires concernant notamment le sodium, très inflammable, utilisé pour refroidir le réacteur. Soumis à la pression des écologistes, le gouvernement préfère ainsi temporiser, ce qui mécontente les élus locaux isérois, mais aussi les exploitants de la centrale, notamment étrangers.

Le gouvernement retire son projet de loi sur la maîtrise des dépenses médicales. Le même jour, les députés socialistes, en butte à une forte réticence du gouvernement, acceptent de retarder l'application de la réforme de la taxe d'habitation (calcul de la part départementale de cette taxe en fonction du revenu).

Les chauffeurs de poids lourds bloquent la circulation sur les routes, en plein départ de vacances, pour protester contre l'entrée en vigueur le 1^er juillet du permis à points. S'il accepte de discuter avec les transporteurs, le gouvernement ne consent à aucune dérogation dans l'application de ce nouveau système, déjà adopté à l'étranger, et destiné à accroître la sécurité routière. (chrono. 25/09)