Journal de l'année Édition 1993 1993Éd. 1993

Moins vite, moins haut, moins fort. Après la disparition de l'Union soviétique, les épreuves d'athlétisme. Avec 30 médailles dont 12 titres, ils ont devancé la CEI et l'Allemagne qui n'a pas tiré, loin s'en faut, les dividendes espérés de sa réunification.

Comparaison. Ces Jeux ont souffert de la comparaison avec ceux de Séoul, où les haut, lancé plus loin. À croire qu'à Barcelone les champions n'ont pas eu recours au dopage, que les contrôles (quatre cas positifs) sont devenus dissuasifs. Eh bien non ! Hors des lumières du stade, jamais autant de podiums, de celui du 100 m a celui du poids (avec trois lanceurs ex-dopés ou trafiquants de dope) n'avaient été soupçonnés. Mieux : pour la première fois ces rumeurs sont venues des athlètes eux-mêmes. De Gwen Torrence, quatrième du 100 m. qui qualifia de « chargées » deux des trois filles qui la précédaient, à Marie-José Pérec, qui s'octroya le « vrai » record du monde du 400 m. Principal accuse : le clenbutérol, une nouvelle substance fantôme qui disparaît des organismes en quelques heures.

Les seconds couteaux. Dans cette atmosphère nauséabonde, on apprécia, malgré tout, le duel Lewis-Powell à la longueur, les phénoménaux relais américains, la grâce d'un 10 000 m féminin où Tulu et Meyer jouèrent les libellules, le fabuleux record du monde du 400 m haies pulvérisé par Young, l'explosion de joie du roi Juan Carlos après le triomphe de Cacho sur 1 500 m. On... Mais on resta très désappointé par un 100 m qui n'a pas par un concours à la perche déroutant, boucle à 5,80 m sans Bubka, qui s'est défendu d'un vent trop tourbillonnant et d'un jury espagnol trop amateur pour expliquer sa défaite. Bubka traité royalement en meeting et qui s'est retrouvé en Espagne, pressé, bousculé et finalement gêné pour franchir 5,70 m dans les délais prescrits (deux minutes par essai). L'athlétisme à Barcelone fut enfin la révolte des seconds plans qui chahutèrent les stars, hormis Carl Lewis, double médaille d'or après une saison cahoteuse. On découvrit ainsi : un surprenant Qatari au 1 500 m (Mohamed Sulaiman, 3e). une Grecque hystérique au 100 m haies (Paraskevi Patoulidou, or), une frêle Colombienne au 400 m (Ximeno Restrepo, 3e), un solide Lituanien au disque (Romas Ubartas, or), un Bahaméen bondissant (Franck Rutherford, 3e au triple). La confirmation que les « petites » nations commençaient sérieusement à contester la suprématie des grandes puissances. 18 pays se sont partage les 43 titres et 35 les 129 médailles distribuées au total, n'est-ce pas là le signe d'une nouvelle donne ? Surtout avec la présence de l'Afrique, qui a réussi les meilleurs Jeux de son histoire, malgré l'échec essuyé par les Kenyans dans les courses de fond. Fallait-il voir alors comme un symbole la dernière épreuve du programme, le marathon, gagné par un Coréen du Sud devant un Japonais, podium tourné vers l'Orient ? Non, excepté les longues distances et les lancers (grâce à la Chine), l'Asie n'a guère progressé, moins en tout cas que dans les autres sports olympiques.

Les Français. Dans ce contexte, les résultats de l'équipe de France ont été catastrophiques. Seuls deux athlètes ont répondu a l'attente des dirigeants. Marie-José Pérec, bien sûr, dont la victoire était prévisible, mais aussi Stéphane Diagana, qui a amélioré trois lois le record de France du 400 m haies pour s'adjuger une superbe quatrième place. Et c'est tout, bien que le relais 4 × 100 m féminin (4e), le perchiste Philippe Collet (7e), le décathlonien William Motti (7e) et Stéphane Caristan (7e) sur 40 m haies) n'aient pas démérité.

Des blessés importants qui n'auraient pas dû venir, des sélectionnés hors de forme, des erreurs de préparation, voilà qui explique un bilan français largement en retrait des espérances. Mais le plus inquiétant reste que peu de jeunes ont été incorporés cette fois, parce qu'il n'y en a pas de qualité. Le demi-fond est inexistant, les lancers ne valent guère mieux. Et le sprint compte ses éclopés. Bref, alors que Robert Bobin, le président, ne se représentera pas en mars prochain, que Serge Bord, le DTN, est démissionnaire, on se demande comment l'athlétisme va sortir de l'ornière. Et dans combien de temps ?

Aviron

Messieurs

Skiff : 1. T. Lange (All.) 2. V. Chalupa (T) 3. K. Broniewski (Pol.)
Deux barré : 1. Grande-Bretagne 2. Italie 3. Roumanie.
Deux sans barreur : 1. Grande-Bretagne 2. Allemagne 3. Slovénie.
Double scull : 1. Australie 2. Autriche 3. Pays-Bas.
Quatre barré : 1. Roumanie 2. Allemagne 3. Pologne.
Quatre sans barreur : 1. Australie 2. États-Unis 3. Slovénie.
Quatre de couple : 1. Allemagne 2. Norvège 3. Italie.
Huit : 1. Canada 2. Roumanie 3. Allemagne.

Dames

Skiff : 1. E. Lipa (R) 2. A. Bredael (B) 3. S. Lauman (Can.).
Deux sans barreuse : 1. Canada 2. Allemagne 3. États-Unis.
Double scull : 1. Allemagne 2. Roumanie 3. Chine.
Quatre sans barreuse : 1. Canada 2. États-Unis 3. Allemagne.
Quatre de couple : 1. Allemagne 2. Roumanie 3. CEI.
Huit : 1. Canada 2. Roumanie 3. Allemagne.