Journal de l'année Édition 1993 1993Éd. 1993

Quant au dollar, il a finalement fait du surplace : 5,60 F en janvier, 4,73 F en octobre et gain en fin d'année avec la perspective d'une reprise aux États-Unis.

Lancé le 14 septembre, le PEA (plan d'épargne en actions) devait réconcilier les investisseurs avec le marché des actions, en même temps qu'orienter l'épargne des particuliers vers les entreprises.

Pour favoriser son lancement, le gouvernement a modifié la fiscalité des sicav monétaires en abaissant de moitié le seuil de cession en deçà duquel les plus-values sont exonérées. Il y eut effectivement des transferts de portefeuille, mais peu d'épargne nouvelle (7 milliards de francs). Après un mois et demi, le PEA avait drainé 20 milliards répartis sur 1,2 million de plans. Par ailleurs, une grande partie de ces fonds est allée sur des formules sûres (produits garantis ou associés à des PEP) plutôt que sur des produits purement actions.

Là aussi, comme pour tous les autres indicateurs boursiers, l'année fut en demi-teinte.

À l'étranger, la tendance fut également morose. Au Japon, la Bourse a perdu un quart de sa valeur. Les bénéfices des entreprises pâtissant de la conjoncture économique, la bulle spéculative s'est dégonflée. De plus, les scandales financiers ont sérieusement entamé la confiance des investisseurs.

L'Italie et la Grande-Bretagne ont vu leur monnaie perdre de leur valeur après leur sortie du SME. Leurs gouvernements ont décidé de sérieux plans de relance. Enfin, aux États-Unis, le faible niveau des taux d'intérêt (3 %) a permis aux banques de se refaire une santé (car elles prêtent toujours à 10 %) et de fouetter le marché des actions. Effectivement, le marché monétaire était moins attrayant puisque moins rémunérateur. L'indice Dow Jones s'est ainsi maintenu à son plus haut niveau historique.

Philippe Lecaplain
Journaliste à Radio-France Internationale