Journal de l'année Édition 1992 1992Éd. 1992

Le point sur...

Relations internationales

Non sans difficultés, les États-Unis, auxquels l'effondrement de l'empire communiste a permis d'accéder au statut incontesté de seule superpuissance mondiale, ont essayé d'imposer un nouvel ordre international. Pour ce faire, ils ont eu tout de même besoin de s'appuyer sur l'ONU et d'obtenir l'accord des dirigeants de l'ancienne Union soviétique. Il leur a également fallu le soutien financier – essentiel durant la guerre du Golfe – du Japon et de l'Allemagne.

L'année a d'abord été marquée par la guerre contre l'Irak, qui s'est déroulée entre le 17 janvier et le 28 février et qui a eu de graves conséquences dans le monde arabe et dans l'ensemble du Moyen-Orient. En janvier, de multiples démonstrations de solidarité avec Saddam Hussein ont été organisées dans les pays du Maghreb, et particulièrement dans les rues d'Alger, où, le 18, plusieurs dizaines de milliers d'islamistes ont défilé. Le 3 février, à Rabat, des manifestants aussi nombreux ont demandé le retrait des 1 200 soldats marocains envoyés en Arabie Saoudite. Enfin, l'OLP ayant affirmé son soutien à Saddam Hussein qui lançait des missiles Scud sur Israël, la population jordanienne, où les Palestiniens sont majoritaires, s'est alignée sur les thèses du maître de Bagdad.

Le 6 mars, les six États arabes du Golfe, l'Égypte et la Syrie ont créé une force de maintien de la paix dans le Golfe afin que la sécurité y soit assurée après le départ des Américains. Resté neutre durant le conflit, l'Iran a rétabli ses relations diplomatiques avec l'Arabie Saoudite le 20 mars. Enfin, la Turquie, d'où partaient des avions qui allaient bombarder l'Irak, a fini par accepter en avril que 200 000 Kurdes puissent se réfugier sur son territoire avant de regagner l'Irak le 20 mai.

Le secrétaire d'État américain James Baker, qui avait promis aux alliés arabes de la coalition anti-irakienne de relancer le processus de paix au Proche-Orient, s'est rendu dans la région dès le 8 mars pour entamer ses innombrables tournées diplomatiques qui ont fini par aboutir le 18 octobre. Il a pu alors annoncer, de Jérusalem, l'ouverture à Madrid le 30 octobre d'une conférence de paix sur le Proche-Orient à laquelle les Palestiniens seraient représentés au sein d'une délégation commune avec la Jordanie.

En ce même 18 octobre, l'URSS et l'État hébreu ont rétabli leurs relations diplomatiques, qui avaient été rompues par le Kremlin en 1967. Le 20 octobre, cédant aux pressions du président Bush, qui menaçait de refuser une garantie financière américaine au gouvernement israélien, celui-ci a fini par accepter de participer à la conférence de Madrid. Le jour précédent, l'OLP s'était réconciliée avec la Syrie.

Guerre et paix

Afin d'assurer la paix et de préparer des élections libres pour 1993, l'accord du 23 octobre a donné une autorité considérable à l'ONU dont les représentants auront pour mission d'empêcher le retour au pouvoir des Khmers rouges, responsables de la mort de plus d'un million de personnes. Un véritable génocide.

Dans le domaine du désarmement, des progrès considérables ont été réalisés. Lors de leur rencontre du 31 juillet, MM. Bush et Gorbatchev ont signé le traité START, qui était en négociation depuis neuf ans. Cet accord prévoit une réduction de 28 % des armements nucléaires stratégiques des deux pays. Le président américain, le 27 septembre, et le soviétique, le 5 octobre, ont ensuite annoncé l'élimination prochaine de leurs armes nucléaires à courte portée. Enfin, le 17 octobre, les ministres de la Défense de l'OTAN ont décidé de diminuer de 80 % les stocks de ce même type d'armes entreposés en Europe.

L'entente entre Moscou et Washington a eu des répercussions capitales dans le reste du monde. Le 16 mai, lors du séjour de M. Jiang Zemin en URSS, le premier d'un secrétaire général du PC chinois depuis 1957, un accord sur le tracé de la frontière sino-soviétique orientale a été signé.

En Afrique, la détente a aussi progressé. Le 31 mai, le président Dos Santos et M. Savimbi, chef des rebelles de l'UNITA, ont signé à Lisbonne un accord de cessez-le-feu en Angola. Le 6 septembre, sous l'égide de l'ONU, les hostilités ont cessé au Sahara occidental, où un référendum d'autodétermination doit être organisé au début de 1992.