Météo : l'Été

La dernière décade de juin, qui est la période la plus chaude du mois, est marquée par des averses et des orages localement diluviens. Les températures sont, selon les régions, de 3 à 5 °C supérieures aux normales et des records sont battus : 32 °C à Saint-Étienne-Bouthéon et 34,2 °C à Aix le 26 (températures maximales élevées) ou 21,2 °C à Toulouse-Blagnac le 27 (température minimale).

Des précipitations abondantes et intenses sont enregistrées sur l'ensemble du pays pendant les cinq derniers jours du mois : 102 mm en 12 heures à Salers dans la nuit du 26 au 27 ; 45 mm en 45 minutes à Saint-Étienne ou 33 mm en 1 heure 30 à Paris-Montsouris le 27. Ce dernier orage, accompagné de puissantes rafales de vent, a perturbé la circulation et provoqué des inondations, le débordement des égouts, des coupures d'électricité et la subite pollution de la Seine ; 45 tonnes de poissons morts ont été retirées du fleuve entre Sartrouville et Mantes-la-Jolie.

Juillet, dont la première semaine est plutôt fraîche − les écarts à la normale sont de l'ordre de − 5 °C au nord de la ligne Bayonne-Nantua –, a été un mois chaud. Il est vrai que de très nombreux records ont été relevés entre le 15 et le 23. On peut citer parmi les températures minimales élevées : 20,5 °C à Albi et 23 °C à Montélimar le 16, 21,5 °C à Paris le 22 et, parmi les températures maximales : 37,5 °C à Montpellier le 17, 34,1 °C à Saint-Nazaire le 20, 38,8 °C à Bordeaux-Mérignac le 21, 38,1 °C à Cognac et à Niort le 22...

Les précipitations ont été inférieures à la normale dans tout le pays à l'exception de la Corse. Les déficits, qui ont atteint 70 % dans le Sud-Est, 60 % dans le Nord, 53 % dans l'Ouest ou 32 % dans le Nord-Est, s'expliquent par le maintien d'un champ de pressions élevées du 6 au 26 juillet. Malgré les violents orages qui se sont abattus sur le piémont pyrénéen, le Roussillon ou la région Rhône-Alpes (46 mm en trois heures à La Tour du Pin le 29), la sécheresse demeure préoccupante.

Au 31 juillet, les réserves en eau du sol sont très faibles en toute région. Le stress hydrique de la végétation (rapport de l'évapotranspiration réelle à l'évapotranspiration potentielle) est particulièrement élevé en Aquitaine, dans le Midi-Pyrénées et le Centre ; les cultures en terre : maïs, tournesol et légumes de plein champ souffrent du manque d'eau et les récoltes seront médiocres.

Août a été très chaud. Les périodes de chaleur parfois intense (du 1^er au 5, du 10 au 17 et du 23 au 30) ont alterné avec des périodes normales ou plutôt fraîches (le 31). Chacun gardera en mémoire la canicule du début du mois, pendant laquelle les températures ont atteint des valeurs records, qu'il s'agisse des minimales élevées : 23,6 °C à Boulogne-sur-Mer et 22° C à Cazaux le 3 ; 22,7° C à Villacoublay et 23 °C à Langres le 4... ou des maximales élevées : 37,8 °C à Rennes, 37,4° C à Melun, 38,2 °C à Blois le 3 ; 38,4 °C à Angers et 37,4 °C à Orly le 4...

En outre, la sécheresse est aggravée par les importants déficits pluviométriques observés sur tout le territoire (70 % dans l'Ouest, 50 % dans le Sud-Ouest, 35 % dans le Nord et le Centre-Est), ainsi que par la forte évaporation. Les advections d'air chaud, humide et instable provenant du sud-ouest de l'Europe ou de l'Atlantique ont été à l'origine de trois épisodes orageux (du 13 au 15, du 24 au 25 et du 30 au 31). Le 13, des grêlons d'un diamètre compris entre 2 et 5 cm ont saccagé les cultures et les vergers de plusieurs communes du Gers et du Lot-et-Garonne. Le 25, des pluies torrentielles inondent la ville de Douai. Au 31 août, le rapport R/RU de la réserve d'eau disponible à la réserve utile est inférieur à 20 % sur les trois quarts du pays.

Au plan agricole, les régions où les cultures ont le plus souffert du stress hydrique sont les Pays de Loire, le Poitou-Charentes, le Centre, le Sud-Ouest, l'Alsace et le nord de la Bourgogne. 11 000 km de rivières sont à sec ; les feux favorisés par la sécheresse ont détruit plus de 25 000 hectares de forêts en Provence, en Corse, dans les Landes ou en Bretagne.