Le Futuroscope de Poitiers se porte bien. Avec 725 000 entrées payantes, il arrive au second rang, en France, après le parc Astérix. Véritable électrochoc en passe de sauver un département de la Vienne malade, il a pour rôle de promouvoir un projet plus vaste : attirer sur ce territoire rural la matière grise et les entreprises de pointe. Ce centre de loisirs veut être un outil de développement local et d'aménagement du territoire. Déjà, 5 000 emplois ont été créés.

Provence-Alpes-Côte d'Azur

■ Le port autonome de Marseille (PAM) avait enregistré en 1989 un trafic de 93,4 millions de tonnes, soit 2,3 % de moins qu'en 1988. Ce recul, qui lui a fait perdre la deuxième place en Europe au profit d'Anvers et le place loin derrière l'intouchable Rotterdam, est dû essentiellement à la baisse du trafic des hydrocarbures, du fait de la concurrence du port de Trieste et de l'oléoduc Rhin-Danube pour l'approvisionnement des raffineries allemandes.

En revanche, le PAM a enregistré une progression exceptionnelle sur l'ensemble des autres trafics qui lui a permis de redevenir le premier port méditerranéen pour le trafic de conteneurs. D'autre part, il n'a pas subi les effets de l'embargo sur le pétrole irakien et koweïtien : au cours du premier semestre de 1990, les arrivées de pétrole en provenance de ces deux pays n'ont représenté que 5,5 % du trafic pétrolier du port ; mais le PAM souffre du ralentissement des échanges avec l'ensemble des pays du Golfe et de la Méditerranée orientale.

La haute technologie constitue l'élément moteur du développement de la Région, comme en témoigne, selon l'ANVAR (Agence nationale pour la valorisation de la recherche), le nombre de créations d'entreprises dans ce secteur. En 1989, l'Agence a mené à terme 470 dossiers de recherche dans la Région (ce qui la place au second rang français après l'Île-de-France). Dans le même temps, 120  millions de francs de crédits et de subventions ont été débloqués pour stimuler recherche et innovation. Près de 45 % de cette somme ont été alloués à la création d'entreprises de « high tech » ou à des entreprises ayant moins de trois ans d'âge.

Alors que la population des grandes villes françaises recommence à augmenter, Marseille continue à se dépeupler : 1 078 000 habitants pour l'agglomération au recensement de 1990, contre 1 111 000 en 1982. Sous-emploi endémique devenu insupportable avec le temps, surtout pour les femmes, désir de l'habitat individuel dans un cadre de vie moins tumultueux ? Quoi qu'il en soit, la cité phocéenne n'a pas bénéficié de cet héliotropisme dont profitent ses rivales et voisines : Aix, Montpellier, Nice ou Nîmes...

Le dernier épisode de l'épopée de Lexmar-France à La Ciotat (Bouches-du-Rhône) pourrait bien être l'épilogue de ce feuilleton économico-politique. La société, filiale du groupe américano-suédois qui prévoyait un investissement de 600 millions de francs et la création de 2 000 emplois, avait obtenu du conseil général des Bouches-du-Rhône une concession d'utilisation du chantier naval de 30 ans, mais elle est virtuellement en cessation de paiement. Reste à trouver un avenir au site.

En 1997, le TGV devrait mettre Marseille à trois heures de Paris, mais le tracé prévu par la SNCF provoque une levée de boucliers. Pourtant, tout le monde s'accorde à dire que le TGV Méditerranée est indispensable à l'économie de la Région. Quant au dossier écologique, le TGV soutient la comparaison : l'emprise de voies nouvelles (6 à 7 ha par km) consomme davantage d'espace que le chemin de fer traditionnel, mais 25 % de moins qu'une autoroute, qui offre un débit plus modeste.

Le feu aux portes de Marseille, 2 000 personnes évacuées à Cassis, le quart de la forêt des Maures réduit en cendres, plus de 39 000 hectares de végétations anéantis dans la Région : les conditions étaient réunies (sol déshydraté, végétation desséchée, sous-bois mal entretenus, fréquentation touristique abondante, mistral violent...) pour que cet été 1990 devienne l'un des plus rudes de ces vingt dernières années sur le front toujours renaissant des incendies de forêts.

Rhône-Alpes

■ Le compte à rebours a débuté dans un département de la Savoie transformé en gigantesque chantier, à l'approche des jeux Olympiques de février 1992.