À quelques kilomètres de là, le « Camp du Drap d'or », au débouché du tunnel sous la Manche, est une zone d'aménagement concerté (ZAC) de 700 hectares, voulue par l'État, qui a été créée le 21 février 1990. Elle englobe toutes les infrastructures liées au transport et à l'embarquement. Eurotunnel en est le maître d'œuvre : en effet, la société a préféré Calais à Folkestone pour installer son siège. 300 emplois sont promis. Mais la zone terminale ne se limitera pas aux seuls services liés à la circulation par le tunnel. Avec le pôle commerce-loisirs la Cité de l'Europe, le technopôle accueillant des activités haut de gamme et l'espace de promotion pour la Région Nord-Pas-de-Calais, ce sont 5 500 emplois en 1993 et 10000 à 16 000 en l'an 2000 qui ont été programmés.

L'usine Coca-Cola de Dunkerque est considérée par les dirigeants du groupe comme « la plus sophistiquée, la plus grande et la plus moderne du monde ». Elle emploie 200 personnes dans la zone d'entreprises, ce qui l'exonère d'impôts sur les bénéfices pendant dix ans. Sa capacité de production dépasse le milliard de boîtes par an.

Normandie

Basse-Normandie

■ Avec un taux de chômage de 11,6 %, le bassin de Caen n'appartient plus à la famille des sinistrés de la crise industrielle. Les 930 emplois perdus en 1983 lors de la fermeture de Tréfimétaux, à Dives-sur-mer, sont en passe d'être compensés, d'autant plus que les 25 hectares de friches industrielles laissés par la firme doivent être transformés en un gigantesque complexe touristique : un port de plaisance urbain de 600 anneaux, 2 000 logements, un musée maritime.

Mais le tissu économique caennais demeure fragile. La Société métallurgique de Normandie (SMN), filiale d'Usinor-Sacilor, employait 6 200 salariés au début des années 1970 ; elle n'en compte plus que 1 500 aujourd'hui, et elle prévoit de réduire ce chiffre à 1 200 dans un avenir proche. L'étiquette « pôle de conversion » que la DATAR veut lui retirer est certes synonyme de crise, mais elle permet au moins à la Région de ne pas sombrer dans l'anonymat et de bénéficier de l'aide de l'État.

Il faudra trouver 500 millions de francs pour redonner au Mont-Saint-Michel son caractère insulaire et laisser libre cours aux marées.

La délégation régionale du CNRS a été attribuée par M. Hubert Curien, ministre de la Recherche, à Caen, qui marque ainsi un point face à Rouen.

Haute-Normandie

■ Rouen est saisi à son tour par la fièvre des transports en commun. M. Laurent Fabius, président de l'Assemblée nationale et du Syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM) de cette agglomération, a annoncé la construction prochaine du « métrobus » (qui est, en fait, un tramway).

L'ouverture du pont de Normandie, qui franchira la Seine entre Le Havre et Honfleur, se fera avec deux ans de retard : en novembre 1994 au lieu de novembre 1992. Le retrait de la Banque européenne d'investissement (BEI) et la rupture des pourparlers avec la société Eiffel Construction métallique, qui devait fournir le tablier métallique avec sa travée centrale de 856 mètres (record mondial), expliquent ce contretemps.

850 millions ont été accordés à l'amélioration des aménagements du port du Havre (trafic de 52,2 millions de tonnes en 1989, soit + 4,8 % par rapport à 1988) : un nouveau port rapide, accessible depuis la haute mer, avec de nouveaux postes à quais équipés d'énormes portiques de manutention destinés à décharger rapidement les plus gros navires existants. But de l'opération : capter les trafics en provenance (ou à destination) de Suisse ou d'Italie du Nord et se mesurer à armes égales avec Anvers ou Rotterdam.

De son côté, le trafic maritime du port de Rouen avait progressé de 2,75 % en 1989 (21,5 millions de tonnes contre 20,9 millions en 1988). Avec 9 millions de tonnes de céréales (1989), Rouen confirme sa place de premier exportateur européen. Et, si l'on ne considère que le blé, il est le premier port mondial exportateur avec près de 7 millions de tonnes. Les installations portuaires qui drainent les céréales d'une grande partie de la France du Nord disposent d'une capacité de stockage de 725 000 tonnes.