Au moment où un Commissaire au développement économique de la Corse prenait ses fonctions, l'Assemblée nationale adoptait le projet de statut particulier pour la Corse présenté par le ministre de l'Intérieur, Pierre Joxe. L'île est ainsi devenue une « collectivité territoriale » d'un genre unique, dotée d'institutions se rapprochant de celles des territoires d'outre-mer et reconnaissant l'existence du « peuple corse ».

Franche-Comté

■ La Région recherche des cadres désespérément. Le taux d'encadrement n'y est que de 5,1 % contre 9,8 % pour la moyenne nationale. 72 % des difficultés de recrutement des PME sont liées au refus des cadres de venir s'installer en Franche-Comté : les infrastructures sont jugées insuffisantes (42 %), les salaires trop faibles (22 %), l'environnement peu amène (13 %). Pour renverser cette tendance, le conseil régional, la chambre de commerce et d'industrie et les conseils généraux ont lancé l'opération « pro-mocadres », qui consiste à faire paraître dans la presse spécialisée et dans la presse nationale des pages d'annonces regroupant les offres d'emplois.

Pénurie de techniciens aussi dans le bassin industriel de Belfort-Montbéliard, dont l'image de marque continue de se dégrader. Les trois principaux employeurs de la Région, CGE-Alsthom (6 000 salariés), Bull (1 000) et Peugeot (23 000), sont en quête de personnel hautement qualifié. En revanche, Oyonnax (Ain), la capitale du plastique, souffre de son succès. Les 1 200 entreprises de la « Plastic Valley » font le plein. Le taux de chômage ne dépasse pas 5 %. L'immigration y est forte : la ville compte 30 % d'immigrés ; plus de 40 nationalités sont représentées. Mais, faute de toits, Oyonnax ne peut accueillir tous les candidats au travail.

Belfort disposera d'un Centre des congrès au cœur de la ville. Dessiné par l'architecte Gilles Bouchez, le bâtiment, d'une surface de 6 400 mètres carrés, s'insérera dans un ensemble de 6 hectares destiné à devenir un centre d'affaires.

Île-de-France

■ En présentant le Livre blanc sur l'aménagement de la Région parisienne, le Premier ministre a souhaité ouvrir un large débat sur l'avenir de la Région. Le document, rédigé par une quinzaine d'experts sous l'autorité du préfet de Région M. Olivier Philip, en liaison avec M. Pierre-Charles Krieg, président du conseil régional, est un des maillons de la réforme de la Région parisienne, prélude à la révision du Schéma directeur de l'Île-de-France. Si la Région est « l'une des plus importantes et des plus prestigieuses métropoles mondiales », on y reconnaît que « la vie quotidienne des habitants y est souvent difficile » et que « la cohésion sociale est en jeu ».

Forte de ses 10 650 600 habitants (recensement de 1990) répartis sur huit départements et 1 281 communes, l'Île-de-France crée 27 % de la fortune nationale, avec 18 % de la population française.

En dépit d'une désindustrialisation indéniable (le secteur a perdu un quart de ses effectifs depuis 1975), les capacités industrielles de la Région demeurent à la hauteur de ses ambitions européennes : l'activité globale a augmenté de 9,6 % en 1989, la rentabilité des entreprises s'est améliorée de 12,4 % (contre 23 %, il est vrai, en 1988), l'investissement a progressé de 11,7 % (près de 70 % dans les seules PME). Les locaux industriels disparaissent un à un de Paris ; la Seine-Saint-Denis reste le grand département industriel de la Région avec 35 % des sites d'usines.

Créées pour décongestionner le centre de l'agglomération et constituer les pôles d'une croissance organisée, les cinq villes nouvelles cherchent encore leur voie un quart de siècle après leur naissance. Depuis 1968, l'Île-de-France a gagné plus de un million d'habitants. Les villes nouvelles en ont accueilli la moitié ; mais Marne-la-Vallée ne compte que 194 000 habitants sur les 350 000 prévus et 61 000 emplois sur 120 000, et Melun-Sénart n'héberge que le quart des 290 000 habitants prévus. La fonction universitaire pourrait les dynamiser. M. Lionel Jospin, ministre de l'Éducation nationale, a annoncé l'arrivée de 20 000 étudiants d'ici à la fin du siècle sur quatre des cinq villes nouvelles : Évry, Cergy, Marne-la-Vallée et Saint-Quentin-en-Yvelines.