Journal de l'année Édition 1991 1991Éd. 1991

Le point sur...

Relations internationales

Le monde de l'après guerre froide se caractérise par l'affaiblissement de l'URSS, qui n'est plus en mesure de jouer le rôle d'une superpuissance capable de s'opposer aux États-Unis, et la crise du Golfe montre qu'il n'est pas facile de l'organiser. Dans un tel contexte, l'unification allemande a pu se réaliser dans un délai très court, car le succès des négociations entre les quatre puissances occupantes et les deux Allemagnes constituait la condition indispensable pour y parvenir.

Le 16 juillet, Moscou a accepté l'appartenance de la future Allemagne unie à l'OTAN et le retrait avant quatre ans des 380 000 soldats soviétiques stationnés en RDA. Dans le même délai, les effectifs de l'armée allemande doivent être ramenés à 370 000 hommes. Le 13 septembre, « un traité sur le règlement final » a été signé à Moscou et la République fédérale s'est engagée à verser 12 milliards de Marks à l'URSS en échange du départ des armées du pacte de Varsovie du territoire de la RDA avant le 31 décembre 1994. Le 9 novembre, Mikhaïl Gorbatchev a signé à Bonn un traité de coopération comprenant une clause de non-assistance à un agresseur de l'une ou l'autre partie, qui peut être contradictoire avec les obligations de Bonn vis-à-vis de l'UEO.

Une telle disposition ne figure d'ailleurs pas dans le texte du même type qui a défini les nouvelles bases des relations franco-soviétiques le 29 octobre. Enfin, après l'accord de Paris du 17 juillet par lequel l'Allemagne s'engageait à ce qu'un traité garantisse l'intangibilité de la frontière Oder-Neisse avec la Pologne, les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont signé celui-ci à Varsovie, le 16 novembre.

Cette année, des progrès très nets dans la voie du désarmement ont été également effectués. Le 13 février, les pays de l'OTAN et du pacte de Varsovie ont conclu un pacte en vertu duquel les Soviétiques et les Américains ne pourraient faire stationner plus de 195 000 hommes dans la zone centrale de l'Europe, les États-Unis conservant cependant le droit de maintenir 30 000 soldats dans le reste du Vieux Continent.

Le 1er juin, à Washington, G. Bush et M. Gorbatchev ont signé un traité sur le désarmement chimique. Enfin, le 19 novembre à Paris, les dirigeants des pays membres de l'OTAN et du pacte de Varsovie ont conclu le premier accord multilatéral de désarmement conventionnel. Étant donné sa supériorité considérable dans ce domaine, l'Est devra détruire neuf fois plus d'armes que l'Ouest et, au total, ce sont 100 000 avions, hélicoptères, canons, chars et véhicules divers qui seront envoyés à la casse.

Guerre et paix

À l'issue de la réunion de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) qui s'est déroulée du 19 au 21 novembre dans la capitale française, les 34 pays participants ont adopté « la charte de Paris pour une nouvelle Europe ». Par ce texte, les signataires se sont engagés à « édifier et raffermir la démocratie comme seul système de gouvernement » et ont défini les nouvelles structures de la CSCE ; elles comprennent un secrétariat à Prague, un centre de prévention des conflits à Vienne et un bureau des élections libres à Varsovie, qui seront mis en place d'ici à quelques mois.

Bien plus, l'URSS a fini par reconnaître le 13 avril sa responsabilité dans le massacre de milliers d'officiers polonais à Katyn en 1940. Et, en vertu des accords du 23 janvier avec la Hongrie et du 27 février avec la Tchécoslovaquie, les troupes soviétiques ont commencé à quitter ces deux pays et leur retrait doit être achevé pour l'été 1991. La fin de la guerre froide en Europe a eu d'importantes répercussions dans le reste du monde. Ainsi, après 70 ans d'administration sud-africaine, la Namibie est devenue indépendante le 21 mars. Pour y parvenir, il avait fallu que les Nations unies puissent contrôler l'organisation d'élections libres (7-11 novembre 1989).

En Asie également, la détente a progressé. À l'occasion de leur première rencontre, qui a eu lieu à Séoul du 4 au 7 septembre, les chefs des gouvernements des deux Corées ont entamé un dialogue qui pourrait mener à la réunification du pays. Auparavant, du 23 au 26 avril, M. Li Peng avait effectué la première visite d'un chef de gouvernement chinois à Moscou depuis 1964. La réconciliation sino-vietnamienne a été scellée à Pékin le 22 septembre, lors du séjour du général Giap dans la capitale chinoise. Enfin, en ce qui concerne le Cambodge, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU ont adopté un plan de paix le 28 août.